CAMEROUN

Artiste détenu au Cameroun: un collectif en appelle à Carla Bruni

NOUVELOBS.COM | 24.07.2009 | 13:27

Voici la lettre adressée jeudi 23 juillet par le Code (Collectif des organisations démocratiques et patriotiques de la diaspora camerounaise) à Carla Bruni-Sarkozy pour lui demander d'agir en faveur de  la libération de l'artiste Lapiro de Mbanga, détenu au Cameroun.


Madame la Présidente,

Le Collectif des Organisations Démocratiques de la Diaspora Camerounaise (le CODE) voudrait à travers cette lettre, attirer votre aimable attention et solliciter votre aide pour le cas de l’artiste engagé camerounais, Lambo Sandjo Pierre Roger alias Lapiro de Mbanga et des dizaines d’autres prisonniers d’opinion qui croupissent actuellement dans des cellules infectes du régime antidémocratique du Cameroun.

En effet, le chef du régime corrompu du Cameroun, le dictateur Paul Biya, est actuellement en visite en France et sera, selon le programme officiel, votre hôte à déjeuner, ce vendredi 24 juillet au Palais de l’Elysée.

Nous tenons à porter à votre attention que Monsieur Biya s’est rendu coupable du massacre en février 2008, d’au moins 140 jeunes camerounais en révolte contre la vie chère et contre la modification constitutionnelle qui lui assure le pouvoir à vie. L’exigence d’une commission d’enquête sur ces massacres, formulée par le CODE et les Organisations Camerounaises de Défense des Droits de l’Homme, n’a jamais été accepté par Paul Biya et son régime, alors que les familles des victimes attendent que les responsabilités soient établies et que justice soit rendue. Plusieurs centaines d’autres personnes restent écroués dans le cadre de ces émeutes de février 2008, donc le Maire Paul Eric Kingué, accusé lui aussi d’avoir «manipulé» les jeunes gens. Ce sont incontestablement des prisonniers politiques.

A la suite de ces manifestations de février 2008 donc, le pouvoir de Paul Biya a fait arrêter Lapiro de Mbanga, au prétexte que ce dernier aurait manipulé et incité les jeunes à se soulever contre le régime. Lapiro a été condamné, après un simulacre de procès, à 3 ans d’emprisonnement ferme et à plusieurs centaines de milliers d’euros de dommages et intérêts.
En réalité, l’artiste Lapiro de Mbanga est emprisonné pour ses opinions politiques pour la dénonciation, au travers de ses chansons des tares congenitales du pouvoir dictatorial corrompu de Paul Biya.

Lapiro de Mbanga, artiste engagé dans la défense des Droits de l’Homme, des pauvres, des orphelins, des veuves, des veufs, des sans-terres, des sans-logis et des laissés pour compte du Cameroun, mérite toute votre sympathie, au même titre qu’une Ingrid Betancourt en Colombie ou autrefois un Ken Saro Wiwa au Nigeria.

C’est parce que nous connaissons votre passion de l’art et votre sensibilité pour les damnés de la terre que nous vous prions de bien vouloir intercéder auprès du Président Sarkozy et des autorités françaises pour qu’elles fassent pression sur le pouvoir dictatorial camerounais, afin que Lapiro de Mbanga, Paul Eric Kingué et tous les autres prisonniers politiques camerounais recouvrent très rapidement la liberté. Aussi, le peuple camerounais appréciera à sa juste valeur, votre soutien pour la mise sur pied d’une Commission d’Enquête pour faire la lumière sur les 140 victimes des massacres de février 2008 au Cameroun.
Restant à votre disposition pour toute suite effective que vous réserveriez à ce courrier, nous vous prions de croire, Madame la présidente, en nos sentiments déférents et distingués.

Fait à Paris, le 23 juillet 2009.


Pour le CODE,

Dr. Moïse ESSOH, Secrétaire Exécutif (UPC) ;
G. TENE SOP, Secrétaire à la Communication (CNR-MUN)
Dr. Patrice NDJOUMI, Secrétaire aux finances (CFM)
Magloire ZINTCHEM, Secrétaire administratif (CFD)
Augusta EPANYA, Membre.
Dr. Samuel NJUFFOM, Membre.
René EMEH ELONG, Membre.
Pr. Franklin NYAMSI, Membre.
Dr. Patrice NDJOUMI, Membre.
Jeannot ANKAYE, Membre
Elisette ABADA, membre.

(Nouvelobs.com)
 

Nicolas Sarkozy évoque les droits de l'homme avec Paul Biya

NOUVELOBS.COM | 24.07.2009 | 17:53

Le chef de l'Etat a demandé au président camerounais de "poursuivre" et d'"approfondir" ses "efforts" pour la démocratie et les Droits de l'Homme, lors d'un déjeuner à l'Elysée. La visite a été vivement critiquée.

La situation intérieure camerounaise, y compris les questions de gouvernance, de démocratie et de droits de l'Homme, a été évoquée vendredi 24 juillet lors de l'entretien entre Paul Biya et Nicolas Sarkozy, selon l'Elysée. Nicolas Sarkozy a demandé au président camerounais de "poursuivre" et "approfondir" ses "efforts" pour la démocratie et les droits de l'Homme. Le président français a également rappelé que "la bonne gouvernance était un critère essentiel de développement" et "combien il était essentiel que des élections aient lieu". "La démocratie et les droits de l'Homme sont une préoccupation constante du président", a affirmé l'Elysée à l'issue de l'entretien.

Une aide au développement de 537 millions d'euros

Lors de l'entretien, Nicolas Sarkozy a assuré que la France maintiendrait son aide au Cameroun malgré la crise. Il a confirmé les 537 millions d'euros promis sur cinq ans dans le cadre du contrat de désendettement et de développement (C2D), qui prévoit une annulation de la dette bilatérale en échange d'investissements dans des secteurs prioritaires.

Une visite critiquée

L'opposition et les Camerounais vivant en France ont vivement protesté contre la visite de Paul Biya. Au pouvoir depuis 1982, le président camerounais, âgé de 76 ans, a fait voter une révision constitutionnelle pour briguer un nouveau mandat en 2011. Cette manœuvre avait provoqué l'an dernier de violentes émeutes à Yaoundé et Douala qui avaient fait 24 morts, selon le gouvernement, et au moins 139 morts, selon les défenseurs des droits de l'Homme. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault avait écrit mercredi à Nicolas Sarkozy pour lui demander de parler de démocratie au président camerounais. Le député souhaite que Nicolas Sarkozy reprenne "la feuille de route exposée à La Baule en juin 1990" par François Mitterrand. Ce dernier avait déclaré que "cette aide traditionnelle et ancienne" de la France serait "plus tiède face aux régimes qui se comporteront de façon autoritaire" et "enthousiaste envers ceux qui franchiront avec courage ce pas" vers la démocratisation.

"Une prime à la dictature"

Le Collectif des organisations démocratiques et patriotiques de la diaspora camerounaise (Code) a dénoncé "une prime à la dictature". "Lorsque le gouvernement français lui tend la main, lui déroule le tapis rouge, il s'agit d'une prime à l'impunité, à la dictature", exalte Guillaume Tene Sop, responsable du Collectif des organisations démocratiques et patriotiques de la diaspora camerounaise (Code). Il dénonce "le soutien insolent et arrogant à une dictature qui s'enrichit sur le dos des Camerounais". Le collectif souhaite de Nicolas Sarkozy "exige du dictateur Paul Biya la mise sur pied d'une commission d'enquête indépendante internationale au sujet des massacres de février 2008". De plus, le Code appelle la France à faire pression sur Paul Biya pour qu'il crée une commission électorale indépendante et "déclare ses biens et la provenance de ses biens".
Le socialiste
François Hollande a apporté son soutien au collectif, estimant que "nous devons faire pression pour que le président Sarkozy, en recevant Biya, dise que la démocratie n'est pas réservée à certains pays mais qu'elle est universelle", a-t-il dit.

Favoriser une dynamique régionale


L'entretien a également porté sur les questions régionales. Nicolas Sarkozy a exprimé sa conviction que le Cameroun pouvait jouer un "rôle moteur" pour "favoriser l'émergence d'une dynamique régionale", selon l'Elysée. Ce rôle était traditionnellement rempli par le président gabonais Omar Bongo, décédé début juin. Interrogé par la presse sur sa volonté de prendre la succession du Gabonais, Paul Biya a répondu qu'il était "disponible". Paul Biya a entamé une visite officielle en France mardi et qui s'achève vendredi.

(Nouvelobs.com).

L'Express : une pub pour le Cameroun qui dérange

NOUVELOBS.COM | 24.07.2009 | 12:10

L'Express diffuse une publicité pour des sites internet de la présidence du Cameroun. La SDJ estime que c'est "en totale contradiction avec le traitement éditorial qui est réservé à ce dirigeant" dans leurs colonnes.

La Société des journalistes (SDJ) de L'Express dénonce l.a publication dans l'hebdomadaire d'une publicité pour des sites internet de la présidence du Cameroun, estimant qu'elle "nuit à l'image" du journal, vendredi 24 juillet dans un communiqué.
Dans son édition de jeudi,
L'Express publie une demi-page de publicité pour la "webTV de la présidence du Cameroun" et la "webTV des réformes et réalisation du Cameroun".

Une publicité opportune

"Cette publicité, qui paraît opportunément à l'occasion de la visite officielle en France (du président du Cameroun, Paul Biya), nuit à l'image de L'Express en induisant le doute sur la caution qu'apporterait le journal à un homme régulièrement dénoncé pour ses manquements démocratiques", déplore la SDJ.
Elle s'inscrit "en totale contradiction avec le traitement éditorial qui est réservé à ce dirigeant dans nos colonnes", ajoute-t-elle.
La SDJ estime qu'"aucune raison économique ne doit conduire le journal à accepter ce genre de publicités", dénonçant la succession "dans un passé récent" d'autres encarts publicitaires "tout aussi contestables", par exemple concernant un livre entretien avec le président du Congo,
Denis Sassou-Nguesso.

(Nouvelobs.com).

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http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-07-22-Cameroun

La valise diplomatique

mercredi 22 juillet 2009

Controverse autour de la visite en France de M. Paul Biya

Le président de la République du Cameroun, M. Paul Biya, est arrivé en France le 21 juillet pour une visite officielle de quatre jours. M. Moïse Essoh, secrétaire exécutif du Collectif des organisations démocratiques et patriotiques de la diaspora camerounaise (Code), a estimé lors d’une conférence de presse que M. Biya, au pouvoir depuis 1982, était le « nouveau doyen de la Françafrique depuis la mort du dictateur Bongo ». Le Collectif demande la mise en place d’une commission d’enquête indépendante internationale sur la répression du mouvement social de février 2008, qui, selon l’Observatoire national des droits de l’homme (ONDH), a fait au moins 139 morts. Il veut aussi que M. Sarkozy, « et son épouse, Carla Bruni, qui a chanté pour Mandela », exigent la libération immédiate de tous les prisonniers politiques.

L’ancienne métropole compte parmi les premiers partenaires commerciaux du Cameroun. Le groupe Bolloré, dont les médias soignent avec ardeur l’image internationale du président Biya, y est particulièrement bien implanté...

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