Le Gouvernement dictatorial de Paul biya vient d'envoyer un Rapport grossièrement mensonger au Comité des Nations Unies contre la Torture, dans lequel il tente de se soustraire aux foudres á venir de la justice internationale. Dans ledit Rapport les sbires de Paul Biya soutiennent que "Une enquête administrative a
été ordonnée à la suite des allégations des violations des droits de l’homme et
notamment du droit à la vie par les forces de l’ordre. Elle a établi que les
forces de l’ordre ont agi en état de légitime défense face aux personnes qui se
sont procuré des armes de guerre en attaquant les unités de police et de
gendarmerie"! Tout simplement Pathétique pour un régime habitué à se bomber le torse devant les citoyens aux mains nues. La peur semble avoir définitivement changé de camp!
Le CODE mis au courant du Rapport gouvernemental a produit un contre document dans lequel il répond point par point aux élucubrations et mensonges du régime au Comité contre la Torture. Extraits de la réaction du CODE au Comité:
" Point 19 a), b) et c) - Le CODE constate avec la plus grande
indignation qu’alors que le régime Biya a reconnu le bien-fondé économique et
social des manifestations populaires de février-mars 2008, la répression
demeure la principale solution retenue par le gouvernement qui reconnaît
détenir près d’un millier de Camerounais suite à ses événements, sans compter
les blessés, les malades et les morts qui en ont résulté.
Le CODE note le mépris avec lequel le
gouvernement camerounais s’exprime sur les détentions arbitraires de l’artiste
Lapiro de Manga et du maire Eric-Paul Kingué, contre qui les accusations du
gouvernement sont d’une telle inconsistance et relèvent nettement d’un
mécanisme de bouc-émissarisation, que les affaires sont toujours pendantes
devant les juridictions nationales. Si la notoriété des deux accusés a
contribué à la médiatisation de leurs affaires, de nombreux Camerounais
anonymes croupissent également en prison dans les mêmes conditions juridiques
que ces deux personnes.
Point 19 e) - Le CODE observe avec horreur que,
pour perpétuer l’impunité des membres des Forces Armées ayant commis les crimes
de masse de février-mars 2008, le gouvernement camerounais, sans la moindre
preuve réelle, diffame les civils assassinés en leur attribuant des « faits
de guerre », ce qui relève de la manipulation la plus abjecte.
En effet, à la question du Comité :
« Par rapport aux manifestations de
février 2008, mentionnées au paragraphe 37 du rapport de l’État partie,
veuillez fournir :
e) Les mesures prises pour enquêter sur
les violations des droits humains, y inclus le droit à la vie, par les agents
de sécurité. »
Le gouvernement camerounais répond :
« Une enquête administrative a été
ordonnée à la suite des allégations des violations des droits de l’homme et
notamment du droit à la vie par les forces de l’ordre. Elle a établi que les
forces de l’ordre ont agi en état de légitime défense face aux personnes qui se
sont procuré des armes de guerre en attaquant les unités de police et de
gendarmerie. ».
Par ailleurs, dans sa réponse au point 19 b) et c), le gouvernement cite les différents chefs d’inculpation officiellement retenus contre les manifestants arrêtés, c'est-à-dire ceux qui ont échappé aux balles :
« D’une manière globale, 1671 personnes
ont été déférées aux parquets des tribunaux de première instance pour activités
dangereuses, incendies, troubles sur la voix publique, destructions, réunions,
attroupements et vols. ». – Réponse du gouvernement.
Le CODE constate que nulle part dans
cette liste de griefs, il n’est mentionné de détention d’armes à feu tout
court, encore moins d’armes de guerre. Cela laisserait croire que l’armée
camerounaise, appelée en renfort de la police pour maintenir l’ordre, aurait eu
assez de discernement pour n’abattre que tous les détenteurs d’armes, dont le
plus jeune n’était âgé que de 13 ans.
A l’évidence, cette allégation est très
grossièrement mensongère et diffamatoire pour les victimes.
En appui de la présente contribution,
le CODE est prêt à diffuser, moyennant accord des médias d’origine, des
extraits vidéo de témoignages de famille de victimes, ou des reportages amateurs
rediffusés sur certains médias privés camerounais relatant plus précisément ce
qui s’est passé en février 2008 au Cameroun. Entre autres, une caméra cachée,
qui atteste du caractère pacifique de la marche sur le pont du Wouri, marche
qui s’est soldée par des tirs à balles réelles sur des manifestants et de
nombreuses victimes, mortes directement par balles ou par noyade suite au saut
dans le fleuve, seule échappatoire que leur offraient les balles de forces de
l’ordre.
Autre exemple de ces allégations mensongères,
M. Jacques Tiwa, membre du CODE qui vivait au Cameroun, a été abattu à bout
portant par des éléments des forces de l’ordre le 28 février alors qu’il
quittait son domicile et que le calme régnait sur les lieux du crime. Il
n’était ni armé, ni participant à une manifestation. L’assassinat de M. Tiwa
n’a jusqu’à présent pas fait l’objet de la moindre enquête, malgré les
démarches de sa veuve qui a dû récemment publier une lettre ouverte au
président de la république pour attirer l’attention sur le cas de son défunt
mari.
En réalité, la réponse du gouvernement
camerounais est une forfaiture indigne d’un Etat. Nulle information sur une
prétendue enquête administrative ayant conclu à la légitime défense contre des
assaillants possédant des armes de guerre, n’a auparavant jamais été
communiquée, même pas dans le quotidien gouvernemental « Cameroon Tribune ».
Ceci démontre que la prétendue enquête administrative évoquée dans la réponse
du gouvernement est un mensonge dont le seul but est de ne pas se taire devant
l’évidence et de « dire quand même quelque chose pour ne pas avoir honte ».
Dans un pays où le faux en écriture est
devenu un sport national dans l’administration, nul doute qu’un faux rapport
d’enquête administrative est prêt à être fabriqué pour les besoins de la cause.
De plus, lorsqu’on l’on arrête des
personnes portant des armes à feu qu’elles ont dirigé contre le pays, ceci ne
peut se contenter d’une enquête administrative.
Il n’y a en réalité aucune différence
dans la nature des crimes commis en masse par les forces de l’ordre
camerounaise contre les civils en février-mars 2008 sur presque toute l’étendue
du territoire au Cameroun et les crimes de masse commis par l’armée guinéenne
contre des civils en septembre 2009 à Conakry.
Le mensonge outrageux du régime sur les
tombes encore fraîches de ses victimes, est un élément à charge, pour ne pas
dire une preuve irréfutable de sa culpabilité dans ces massacres.
Etant donné qu’en conséquence de cette
culpabilité, aucune enquête nationale sérieuse ne sera menée sur ces
événements, le CODE s’en remet d’ailleurs aux institutions judiciaires
internationales (Les Nations Unies et la Cour Pénale Internationale), pour
qu’une Commission d’enquête internationale s’ouvre au plus vite contre les crimes
imprescriptibles commis par le régime de M. Biya contre les populations civiles
du Cameroun.
C’est aussi pourquoi le CODE souhaite que le
Comité n’agréé pas une réponse aussi grossièrement mensongère.