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Bienvenue sur le Blog du CODE - Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise

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22 septembre 2014

Interview du Dr. Patrice Ndjoumi, Nouveau Sécretaire Exécutif du CODE: Que se passe-t-il réellement dans le Nord-Cameroun?"

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INTERVIEW  avec le Docteur Patrice Ndjoumi, Sécretaire Exécutif du CODE

Propos recueillis par Essama Benoit Joel 

 

Dr Ndjoumi, bonjour. Nous vous recevons aujourd’hui en tant que nouveau Secrétaire Exécutif du CODE. Si vous n’êtes pas nouveau dans l’organisation, pouvez-vous nous rappeler qui vous êtes et depuis combien de temps êtes vous membre du CODE ?

 J'ai été sympathisant du CODE dès son lancement. Pour des raisons personnelles, je n'avais pas pu participer à son congrès baptismal. Je me suis cependant, dès ses premières heures, intéressé à ce qu'il faisait. J'ai franchi le pas de l'adhésion en 2005. 

Les Camerounais ne vous connaissent pas très bien, en dehors de votre nom comme signataire de certains communiqués du CODE. On vous a aussi vu très actif lors du boycott actif des présidentielles de 2011. Quel est votre parcours militant ?

 Mon parcours politique n'est pas aussi riche que celui d'amis comme Tene Sop ou Moïse Essoh. Mon expérience militante, je l'ai construite essentiellement dans le milieu  associatif. Je fus jadis membre du CECUSM (Cercle des Étudiants Camerounais de l'ULB en Sciences Médicales, l'ULB est l'Université Libre de Bruxelles). Je me suis notamment occupé de son périodique. Je me suis aussi occupé de littérature pendant de nombreuses années dans une émission radiophonique diffusée à Bruxelles, à destination de la communauté noire de cette ville. Je suis engagé depuis des années au sein du Cercle Félix Moumié (CFM) dont je suis le président actuellement. Ce cercle essaie, à l'image de son parrain, de diffuser des savoirs, avec l'Afrique pour espace naturel. On sait peu que Moumié participa, auprès de nombreux progressistes africains post indépendantistes, à l'éducation des masses et qu'il fut notamment ministre sans portefeuille de Lumumba. Nous nous intéressons à la vulgarisation de savoirs issus du monde noir.

Ce qui m'a toujours intéressé dans l'associatif, c'est la façon dont les individus mettent en commun les forces et faiblesses de chacun pour tenter de créer une intelligence qui transcende les qualités de chaque membre, dans le meilleur des cas. L'expérience de ces intelligences de groupe m'a naturellement - entre autres choses- rendu intolérant vis-à-vis de la médiocrité que le régime RDPC-Biya entretient dans notre pays depuis plus de trois décennies, en consumant tant de lettrés de qui on s'attendrait à tellement mieux, à l'analyse a priori de leurs parchemins. 

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 De g. à d. Moise Essoh et Tene Sop félicitant le Patrice Ndjoumi apés sa désignation comme SE du CODE

 Nous savons que le CODE ne tient pas compte des appartenances ethniques pour inclure des membres ou leur confier des responsabilités. Nous ne doutons donc pas que ce sont vos qualités intrinsèques qui vous ont valu la confiance de vos camarades. Cependant, pouvez-nous dire de quel coin du Cameroun vous êtes originaire ? Au moins les départements, sans plus ?

 Ma vision du monde a ses racines dans un quartier de Yaoundé où j'ai passé mon enfance et une partie de mon adolescence. Dans les années '60 ou ´70, André Fouda, le premier maire de Yaoundé, y avait attribué des parcelles de terre à des populations qui avaient été déguerpies lors de la construction du marché Mokolo. S'y était construit un cosmopolitisme ethnique. Mes parents étaient un couple de fonctionnaires modestes. Lui agent administratif originaire de la Haute-Sanaga. Elle institutrice originaire du Mbam. 

 On peut donc dire, en empruntant une célèbre expression ethniciste que nous ne cautionnons certes pas, que vous êtes du « pays organisateur ». Cette situation ne vous semble-t-elle pas plus inconfortable, face à un régime qui joue souvent la carte ethnique pour discréditer son opposition tout en divisant le peuple ?

Enfant, dans le secteur d'Essos où j'ai grandi, nous étions encore éduqué à l'ancienne, comme dans nos villages. N'importe quel adulte du voisinage nous réprimait si notre conduite était jugée inconvenante et se faisait un devoir de le rapporter à nos parents qui selon le cas pouvaient d'ailleurs trouver insuffisante la première réprimande voire l'aggraver. Dans ce quartier j'ai tissé des liens aux couleurs bigarrées de la diversité ethnique qui le constituait. Nos parents nous ont inculqué, à mes sœurs et frères et moi, des valeurs de travail, de respect de l'autre et d'honnêteté. Mon papa, qui dans le contexte de parti unique des années 70-80 militait clandestinement dans un des partis issus des luttes d'indépendance, nous a très tôt intéressés à ce qui se passait autour de nous, à l'actualité. Dès notre adolescence, nous lui rendions compte des actualités, les rares fois où il était absent à l'heure des informations de la radio nationale ou de l'une ou l'autre chaîne internationale qui avaient pignon sur rue.

Mes années de collège, je les ai passées dans le cadre austère d'un internat catholique construit sur les hauteurs de Mvolyé, à Yaoundé également. Outre des bases intellectuelles que je crois solides acquises là, j'y ai appris la valeur du silence ainsi que l'utilité du recul lorsque la cadence des événements s'accélère. J'y ai aussi appris  à reconnaître l'humanité, ses faiblesses, sous les vernis de la vertu.

De mon backgroung scientifique, j'ai retenu la valeur cardinale de l'observation.

C'est à dire?

Ma vision du monde est ancrée dans le quartier de mon enfance et mes raisons de militer se sont nourries des enseignements reçus mais aussi parfois de leur critique . Prenons par exemple le caractère sacré du respect dû à la personne âgée; j'ai appris à le nuancer du fait notamment de ce que des adultes ont fait dans notre pays de l'origine ethnique. Ceux du RDPC d'abord mais aussi de son opposition structurelle et d'une certaine société civile. Ils ont fait de l'origine un élément de brouillage de tout discours politique ou critique sociale intelligents dans notre pays. Cette manipulation a donné naissance à deux types de monstres. Ceux à la vacuité bruyante qui crient en ressassant, au mieux, des lieux communs avec pour seul géni leur origine ethnique différente de celle de Barthélémy Biya. Et ceux qui se sont enfermés dans un mutisme un peu honteux. Honteux parce qu'ils se croient congénitalement co-responsables des échecs et dérives du régime RDPC-Biya. Honteux aussi parfois de ne pas savoir exprimer leur distance d'un régime qui ne leur apporte rien. Il y a entre ces deux monstres des personnalités qui ont essayé de structurer un discours intelligent dans le pays mais ont été rendues aphone par le bavardage abrutissant des uns et inopérants par le silence démissionnaire des autres. Je revendique ma filiation avec cette dernière catégorie.

L'ascendance beti que je tiens de mon père, la parenté Tikar qui me vient de ma mère ne constituent que la filière de ma venue au monde. Ces éléments ne sont pour moi ni compétence supérieure ni défaut atavique pour la compréhension et la critique de notre société.

Je suis conscient de ce que beaucoup de nos compatriotes y accordent une certaine importance. Puisque mon engagement social ne répond pas à une stratégie de positionnement personnel, mon analyse sociale et politique est peu parasitée par ces considérations.

 Votre prédécesseur, le Dr Essoh, avait réussi à renouer le fil avec l’autre branche du CODE, pilotée par Brice Nitcheu. Et depuis lors, on a chaque fois assisté à des actions communes. Comment voyez-vous l’avenir du CODE ? Toujours dans cette convergence, voire dans une fusion ?

 L'avenir du CODE est évidemment dans l'ouverture à tous ceux qui croient à la mise en commun des énergies et des talents pour faire renaître l'espoir dans notre pays. Un espoir impossible tant que la médiocrité du RDPC s'imposera à tous. La détente et la convergence opérée avec Brice et d'autres récemment sont le signe d'une meilleure perception que les uns ont des intentions des autres. Elles vont évidemment se poursuivre.une manifestation du CODE à Paris, le 06 Novembre 2011

  Avec votre arrivée à la tête du CODE, quels sont les projets qui vous tiennent le plus à cœur et que vous souhaiteriez que vos camarades et vous réalisiez en priorité ?

Un chantier prioritaire est l'accentuation de notre marketing politique afin d'élargir notre base d'adhérents. Nous devons aussi redéfinir les modalités de notre expression publique. Nous continuerons les collaborations moins connues, parce que moins médiatiques, que nous avons avec des organisations sociales ou politique à l'intérieur du pays. la construction de notre mémoire collective est un impératif social qui nous semble important. Nous œuvrons, c'est moins médiatisé, soit en tant que plateforme CODE soit en soutien des organisations constitutives, à ce travail de mémoire, dans nos pays de résidence ou en collaboration avec des organisations de jeunes à l'intérieur. La construction de supports mémoriels est une nécessité qui nous semble impérieuse et nous collaborons avec enthousiasme chaque fois que nous sommes sollicités. 

Vos actions sont très appréciées de la grande majorité des Camerounais de la diaspora, qui admirent entre autres votre courage politique. Comment expliquez-vous malgré cette popularité, la relativement faible adhésion, en nombre de membres effectifs, des Camerounais de la diaspora au CODE ? En d’autres termes, la portée de vos actions et de vos revendications ne fait-elle pas peur aux Camerounais qui n’osent plus vous soutenir ouvertement ?

 La question de l'engagement faible des camerounais de la diaspora n'a rien de spécifique à ce groupe là. Dans aucun pays au monde, l'engagement politique,n'est une affaire de masse, à l'exception de pays où la caporalisation est une pratique n'épargnant pas la vie politique. Il n'empêche que le hiatus entre les adhésions au CODE et les témoignages de sympathie que nous recevons souvent est grand. C'est un sujet de réflexions pour nous comme pour d'autres. Les raisons du faible engagement sont nombreuses. Il y a d'abord la démission de ceux qui croient le militantisme politique une activité inutile qui ne les concerne pas. Il y a ceux dont les impératifs de survie accaparent presque toute l'énergie. Il y a ceux que la capacité de violence du regime Biya paralyse et qui confessent souvent la peur d'être associés à la représentation de violence que ses thuriféraires essaient d'associer à notre organisation. Il y a sans doute aussi de notre part une defaillance dans le recrutement.

Mais à quoi est due cette défaillance?

 

Certainement à la peur dont j'ai parlé il y a une seconde. Vous savez que que du fait du caractère répressif du régime, beaucoup de nos compatriotes de la diaspora ont peur d'avoir des ennuis à leur retour au Cameroun...

Si vous me permettez de continuer sur mon raisonnement...

Allez-y Dr. Ndjoumi!

Aux premiers je dirais cette réplique courante: " si tu ne fais pas la politique, la politique elle te fait". Le contrat social, les règles du vivre ensemble sont une négociation permanente. Il est de la responsabilité de chacun de s'assurer par action ou par délégation que la vision qu'il a de ce contrat soit prise en compte. Il est vrai que dans notre pays, la bataille est encore que soit garantie la legitimité de chaque voix et le respect des règles du consensus social.

 

Aux seconds je dis comprendre leur préoccupations mais qu'ils ne perdent pas de vue que le bonheur individuel est tributaire de l'environnement social ne serait ce que pour ce qui est de l'aménagement de l'espace publique. Il n'y a pas de miracle; la qualité de cet aménagement dépend de la sérénité sociale qui elle même est intimement liée au respect par les autorités du consensus social.

 

Aux  troisièmes je dis qu'il y a bien des façons de participer, que la manifestation publique n'est pas une finalité en soi. Il y a place dans des postes de logistique, de réflexion. La participation financière peut être une forme d'engagement.

Quant à notre capacité à intéresser de nouveaux membres, nous devons continuer à la travailler.  

Le CODE continuera ses actions de lobbying comme ici à la Commission Européenne à Bruxelles

 Que vous inspire l'actualité récente au Cameroun?

Trois faits d'actualité nationale ont particulièrement retenu mon attention: d'abord la gestion de la ménace Ebola, ensuite les révélations accusatrices de Jeune Afrique à propos d'une possible liquidation de Monsieur Guérandi et enfin l'insécurité dans la partie septentrionale du pays.

A propos d'Ebola, la légèreté paresseuse avec laquelle le ministre de la santé gère le risque est sidérante quand on sait à la fois l'enjeu vital en cas d'apparition de cas au Cameroun d'une part et le potentiel de remise en cause de certaines pratiques traditionnelles que charrie cette épidémie d'autre part.

Vous commencez par Ebola, parce que vous êtes médecin de profession?

Peut-être. Mais c'est un sujet très serieux  qui mérite toute notre considération.

Je vous ai interrompu veuillez continuer vore analyse de la situation nationale

Le périodique Jeune Afrique a accusé il y a quelques jours les autorités de Yaoundé de rien de moins que l'enlèvement et peut-être la liquidation expéditive d'un opposant radical à Biya. Accusations qui ont suscité une vive indignation à laquelle le régime répond par un silence hautain; circulez il n'y a rien à voir. Il est vrai que, s'il était avéré que Monsieur Guerrandi a effectivement connu le sort révélé par Jeune Afrique, il n'y aurait là rien d'inédit. Tant de nos compatriotes ont payé de leur vie la violence du régime dont Barthélemy Biya se vantait encore il y a quelques semaines quand il annonçait l'usage de la force dans le nord (dans ce que le discours officiel vendait encore comme une guerre contre Boko Haram) comme il le fit jadis pour réprimer les villes mortes ou plus près de nous les manifestations contre la faim en 2008. Manifestations au cours desquelles l'un des représentants au Cameroun du CNR-MUN, membre du CODE, fut froidement exécuté dans la rue à distance desdites manifestations: le regretté Jacques Tiwa. Le silence du pouvoir à venir défendre ses mensonges sur l'Etat de droit est interpellant.

Et au sujet de Boko Haram, que dites vous?

A propos de Boko Haram justement, que se passe-t-il dans le septentrion? Qui sont donc ces morts que les autorités sécuritaires disent faire dans les rangs ennemis? Des compatriotes en rébellion contre Yaoundé ou bien des fanatiques de Boko Haram? Car au-delà de l'article de Mediapart facilement décrié par le thuriféraires du régime, le sous texte cacophonique des déclarations de certains membres du régime contredit la fable officielle de lutte contre un terrorisme d'importation. Il y a le sous entendu de Biya qui avant de s'envoler vers les Etats-Unis récemment promettait que l'armée camerounaise materait ses adversaires comme elle l'avait déjà fait des nationalistes camerounais et des compatriotes sans qui, au travers des villes mortes, Biya n'aurait jamais "apporté la démocratie" (formule triomphaliste de celui qui fut contraint par la rue à re instaurer le multipartisme dans les années 90). La confrontation militaire dans le septentrion était donc assimilée par le président lui-même non pas à la guerre de Bakassi, seule opération militaire de défense des frontières contre une menace étrangère depuis les indépendances, mais aux opérations criminelles dans lesquelles les régimes UNC-RDPC ont engagé nos armées contre nos compatriotes. Il y a ensuite Monsieur Cavaye, le président de l'Assemblée Nationale, qui dans un effort de défense d'une accusation non officiellement formulée par quiconque s'était désolidarisé d'autres originaires en vue du septentrion, dénonçant le double jeu de gens qu'il ne nommait pas. Il y a enfin la sortie de l'élite de la Lekié, cette chère caste administrative que compte chacune de nos régions, à qui un décret présidentiel confère immanquablement une intelligence supérieure, et qui pointait elle aussi un doigt accusateur sur des compatriotes du nord du pays. Au risque, puisque on ne s'embarrasse pas d'indiquer clairement les accusés, de créer des amalgames dommageables pour la cohésion nationale. Que se passe-t-il réellement dans le nord, contre qui notre armée est elle engagée, puisque la fable officielle de la menace islamiste ne fait plus illusion?

 Pour terminer cet entretien, un message à l’attention de nos lecteurs ?

 Mon mot ira notamment vers ceux de vos lecteurs qui font partie de la diaspora camerounaise. A la différence de nombre de nos compatriotes que le régime Biya tient après les avoir soigneusement paupérisés, une proportion élevée d'entre ceux qui vivent hors de la patrie, notammment en occident, a résolu la question du pain quotidien. Je sais que ceux là sont sollicités par la famille et les amis qui comptent sur eux financièrement à des degrés divers. Non seulement la longévité du régime actuel est une garantie de la pérennité de cette sollicitation, mais aussi quelle que puisse être l'importance généralement financière de leur solidarité, l'effet sera toujours minoré par des carences systémiques. Que peut être par exemple l'effet d'une aide pécuniaire à un parent malade qui aurait besoin d'un diagnostic précis nécessitant un examen radiologique précis, si dans une ville comme Yaoundé, la capitale du pays, il est des périodes où aucun scanner n'est fonctionnel? Quelle portée si une coupure électrique intempestive peut empêcher qu'une intervention chirurgicale se déroule convenablement? La médiocrité du régime Biya nous concerne tous et aucune voix n'est de trop pour la décrier, aucune énergie négligeable pour travailler à son terme.

 Merci de votre disponibilité.

 Merci pour l'intérêt que vous portez à nos actions.

 Interview réalisée par Essama Benoit Joel (EBJ) 

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11 janvier 2013

Moise Essoh et Brice Nitcheu donnent 10 jours à Paul Biya pour quitter la Suisse

Le CODE dispose d’informations certaines faisant état de la présence du dictateur Paul Biya, de son épouse et d’une brigade de courtisans à l’hôtel Intercontinental de Genève. Ces informations sont confirmées par des allées et venues de M. Biya dans les jardins de l’hôtel, et de la présence de Mme Chantal Biya que des membres du CODE sur place ont pu suivre dans des magasins huppés de Genève.

Pour le CODE, ce énième séjour du citoyen d’honneur genevois et chef du régime RDPC, M. Biya accompagné de toute sa basse-cour à Genève est une insulte pour les Camerounais qui meurent chaque jour de pauvreté pendant que l’éternel vacancier dilapide l’argent du contribuable pour ses plaisirs personnels.

 

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Le CODE exprime sa plus vive indignation du fait que, au moment où les Camerounais manquent d’eau potable, où ils meurent fautes de soins élémentaires, où les étudiants sont persécutés, où les enfants à travers le pays fréquentent des écoles en plein air, assis sur le sol, faute de locaux et de bancs, où le Cameroun toujours un PPTE, où le manque total de perspective d’avenir pousse les jeunes Camerounais à s’exiler, les rendant des proies faciles pour les trafiquants d’êtres humains, M. Biya continue de mener un train de vie gargantuesque sans aucun souci du devenir de son peuple.

L’antipatriote Paul Barthélemy Biya, qui a pris en otage le processus démocratique au Cameroun avec son machin antidémocratique d’Elecam, devrait avoir honte de se pavaner dans les pays qui ont une tradition démocratique avérée. Le CODE rappelle que plusieurs prisonniers politiques camerounais croupissent en ce moment dans les geôles répugnantes du pays, à l’instar du dissident et historien Enoh Meyomesse, ou de Paul Eric Kingue que les voyous de la république tuent à petit feu sans pitié.

 

Le CODE rappelle qu’à maintes occasions, il a mis en garde les responsables de l’hôtel l’Intercontinental quant au recel des biens publics auquel ils se livrent en louant leur suite à l’année au dictateur Paul Biya. Nous semblons n’avoir pas été entendus jusqu’ici. Nous nous réservons donc le droit d’utiliser tous les moyens citoyens au moment opportun pour empêcher la dilapidation l’argent du contribuable camerounais à l’hôtel Intercontinental par M. Biya.

 

Sur ce, nous donnons un délai de 10 jours à Monsieur Biya pour libérer sa suite de l’Intercontinental et retourner au Cameroun.

 

Brice Nitcheu et Moise Essoh

Pour le CODE 

19 juillet 2012

CODE: Dr Moise Essoh, parle de la situation des Droits Humains au Cameroun

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Si l’action menée par le CODE à l’Hôtel Intercontinental de Genève le samedi 26 février dernier a rencontré un large écho dans les médias, on oublie souvent qu’elle était précédée d’une action diplomatique menée la veille, le vendredi 25 février, auprès de la Commission de Droits de l’Homme des Nations Unies. C’était l’occasion pour le CODE de revenir sur la situation des droits humains au Cameroun, une problématique que le CODE connaît bien. En avril 2010 déjà elle avait été la seule organisation, avec la FIACAT, à apporter une contradiction officielle aux mensonges d’Etat du régime de M. Biya sur de la situations des droits humains au Cameroun. Cela se passait lors de la 44ème session du Comité contre la Torture (CAT) de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève. La présence du CODE avait semé la panique dans la délégation gouvernementale, qui avait lâchement fuit la confrontation directe avec le Dr. ESSOH, délégué du CODE en 2010. Par la suite, la contribution du CODE, jugée valable par l’ONU, avait été publiée par la suite sur le site des Nations Unies.

En février dernier, à mi-parcours entre l’examen de 2010 et le prochain de 2014, il s’agissait pour le CODE d’effectuer une mission de suivi. C’est dans une ambiance de responsabilité que le Dr Moïse ESSOH, pour le CODE, a porté la parole de tous les signataires du document qu’il a fourni en mains propres à l’ONU. Un document rédigé par le CODE et son partenaire dans cette action, le DNK.

Tout récemment, la contribution du CODE et de DNK, devenue un document de base de travail pour l’ONU, a une fois de plus été publiée sur le site des Nations Unies : http://www2.ohchr.org/english/bodies/cat/follow-procedure.htm (voir 44ème session, document de suivi du CODE et de DNK). 

A l’occasion de cette publication, nous avons rencontré le Dr. ESSOH, leader du CODE, pour un entretien autour des retombées de cette action : 

EBJ : Dr. ESSOH bonjour et merci de nous accorder cet entretien. Le CODE, quelle qu’en soit la branche, avait habitué les Camerounais a plus d’action. Pourquoi ce silence relatif depuis quelques mois ?  

M. ESSOH : Bonjour M. Essama. D’abord, le CODE est bel et bien vivant et toujours aussi déterminé. Avec tous ceux qui se sont toujours réclamés du CODE, et même au-delà, nous travaillons actuellement à converger pour former une force qui, je l’espère, va pleinement contribuer à la libération du peuple camerounais du régime dictatorial et sanguinaire de M. Paul Barthélemy Biya et à l’avènement, dans le même temps, d’un régime véritablement patriotique et démocratique. Nous sommes là, avec les combattants Brice Nitcheu, Tene Sop, le capitaine Zogo, le Dr Ndjoumi et les autres ensemble, travaillant à plus de cohérence. C’est un peu notre priorité pour le moment, car la cohérence doit précéder l’unité, et pas l’inverse, qui se solde souvent d’ailleurs par un échec. Nous ne voulons pas reproduire les échecs, dans plusieurs pays africains, des « rassemblements » et des « unions » de l’opposition dus au fait que les gens se rassemblent pour se rassembler et constatent seulement après que leurs incohérences sont trop grandes pour tenir un front ensemble. La cohérence est essentielle à un front qui ne soit pas une posture ou une gageure. Et en ce qui concerne le CODE, nous avons d’abord commencé ce processus sur le terrain : depuis avril 2011, nous travaillons ensemble, comme pour le boycott de la mascarade présidentielle, de juin à novembre, comme pour honorer les martyrs de février 2008 à Genève. Et ça se passe très bien. Et nous continuerons ainsi.  

EBJ : Revenons à cette action auprès du Comité Contre la Torture des Nations Unies. Qui vous a reçu et comment a-t-il accueilli la démarche du CODE et de DNK ? 

M. ESSOH : L’entretien a eu lieu dans le bureau de M. Nataf, secrétaire du Comité Contre la Torture, dont l’adjoint, M. Leoz, a salué notre démarche. D’abord parce que c’était une action de suivi. En effet, les gens viennent souvent auprès de ces institutions une fois, et puis plus rien. Ils disparaissent dans la nature. Nous, nous avons une stratégie dans le temps, et nous essayons de la tenir en leaders responsables et conséquents. La démarche a également été bien accueillie parce que nous apportions des éléments d’information et d’évaluation suite à la première rencontre que nous avions eue en 2010. Non seulement nous avons démontré la dégradation continue des droits humains sur le terrain au Cameroun, mais nous avons également constaté que le Cameroun n’a jamais commencé à mettre en œuvre ses propres engagements et les recommandations issues du rapport de 2010. Et j’ai interpellé le représentant des Nations Unies à ce sujet, dénonçant la passivité de son institution face à ce constat qui n’est ignoré de personne. Je dois avouer que l’homme s’est empressé de tenter de justifier que l’ONU ne dort pas. Il m’a ainsi fait part des interpellations récentes au gouvernement camerounais dans ce domaine, avec des documents à l’appui.

  

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EBJ : De quoi avez-vous parlé, en plus de ce qui est repris dans votre document ? 

M. ESSOH : Nous avons insisté sur les massacres de février 2008, sur la nécessité, même 5 ans plus tard, d’une commission d’enquête sur ces massacres, dont l’assassinat de notre camarade Jacques Tiwa. J’ai beaucoup insisté sur le sort des prisonniers de février 2008 qui continuent de croupir en prison. J’ai également, comme vous le lisez dans la contribution, parlé de l’affaire de Vanessa Tchatchou et des bébés volés en général. Il faut préciser que Mlle Tchatchou était encore à l’hôpital à ce moment-là. Et le lendemain devant l’Intercontinental, avec Nitcheu, nous avons insisté sur sa situation. Pour le reste, j’ai surtout détaillé oralement les éléments d’information repris dans le document, et j’ai expliqué le contexte sociopolitique, à savoir la mascarade présidentielle de 2011, les tripatouillages pour maintenir ELECAM, le renforcement de la dictature qui se bat en même temps contre sa propre implosion. L’entretien a duré environ deux heures. 

EBJ : Est-ce qu’on peut se fier aux Nations Unies, quand on connaît leur soumission à certaines puissances occidentales qui soutiennent certaines dictatures tout en dictant leur loi à d’autres pays à travers des résolutions de l’ONU ? 

M. ESSOH : Je veux d’abord préciser que le but pour nous n’est pas de demander que les Nations Unies envoient des hélicoptères au Cameroun pour déloger Paul Biya et ses sbires. Nous ne sommes pas dans cette logique-là. C’est au peuple camerounais qu’il revient de lutter en premier pour sa propre libération. Nous, comme éléments de ce peuple, notre but était de faire acter l’ignoble situation des droits humains au Cameroun partout où elle doit être actée. Surtout partout où le régime sanguinaire et liberticide Biya propage des mensonges. Ce n’est donc pas avec naïveté que nous allons vers ces institutions, ni dans un esprit de « sauvez-nous ! ».

D’ailleurs, le représentant des Nations Unies a reconnu que l’ONU n’ pas de moyen de pression, mais il s’est justifié en ajoutant que les démarches comme celle du CODE permettent de clarifier la situation sociopolitique du Cameroun. Ce qui a un impact sérieux sur la cotation du pays en matière de sécurité des investissements étrangers. Or on sait que c’est en partie de ces investissements que viennent les moyens, par voie de corruption, avec lesquels le régime se maintient au pouvoir. Des investissements qui n’ont souvent aucune conséquence positive sur le niveau de vie réel du peuple. Compromettre ces entrées est donc une très petite victoire, certes, mais une victoire quand même. En attendant et en y travaillant, que les conditions d’une révolution fulgurante arrivent au Cameroun, c’est avec de telles petites victoires, cumulées et continues, que nous gagnerons le combat de la libération du peuple camerounais du joug de la dictature de Paul Biya et de ses mentors occidentaux. C’est notre part de travail ici en diaspora.

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EBJ : La lutte ne se mène-t-elle pas mieux au Cameroun même ? Car beaucoup doutent de l’impact de vos actions, tant diplomatiques que d’éclat ici à l’étranger…  

M. ESSOH : Il y aura toujours des Camerounais à l’étranger. Si ce ne sont pas des Moïse Essoh, Wanko, Tene, Nitcheu, Zogo, Elong, etc, ce seront d’autres. Et tant qu’il y aura des Camerounais à l’étranger, ces Camerounais devront être les ambassadeurs de leur peuple. Pourquoi le régime dictatorial d’Etoudi aurait-il des ambassades, pourquoi le RDPC aurait-il des sections à l’étranger, qui confondent d’ailleurs leur siège avec ces ambassades, et pourquoi le peuple camerounais et l’opposition n’en auraient pas ? D’autant plus que le régime de Biya a totalement démissionné de la défense les intérêts du peuple camerounais même à l’étranger. Nous sommes donc les ambassadeurs de notre peuple qui souffre et qui aspire profondément au vrai changement.

Et puis, aujourd’hui, le combat se mène sur plusieurs fronts. Et si en effet le front principal reste le Cameroun, il y a aussi des fronts secondaires dont la diaspora, la diplomatie, etc. Et nous espérons que les Camerounais de la diaspora, partout où ils sont, n’oublieront pas les souffrances de leurs frères et sœurs qui ploient sous la dictature de Paul Biya, et qu’ils se mobiliseront en masse pour mettre fin à cet enfer qui dure depuis trop longtemps. C’est ça notre part. 

EBJ : Le prochain rendez-vous du CODE ?

M. ESSOH : Vous serez informés en temps utile. Soyez rassurés. Et ce sera toujours ensemble, dans le front patriotique que nous construisons en ce moment. Pour l’instant, nous soutenons les Camerounais dans leur lutte pour la disparition d’ELECAM. S’il faut encore passer par la voie électorale pour changer le Cameroun, une Commission Electorale Nationale (avec toutes les composantes politiques et sociales) et véritablement Indépendante (CENI) et une nouvelle loi électorale sont indispensables.

 

 

Propos recueillis par ESSAMA Benoît Joël.

18 octobre 2011

Le boycott général de la mascarade du 09 octobre par notre peuple , est un rejet très clair du dictateur Paul Biya

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Entretien avec TENE SOP

Lundi, 17 Octobre 2011 00:00
 Mr. Tene Sop, vous êtes un des représentants du Front Uni de la Diaspora en Allemagne, quel bilan tirez-vous de votre appel et de vos actions pour le boycott de l'élection Présidentielle dans la Diaspora ?
 Le mot d’ordre de boycott lancé par le Front a été un double succès. Nous avions appelé au boycott des inscriptions sur les listes électorales. Les camerounais de la diaspora ne se sont pas inscrits. Sur les 50 mille camerounais légaux et illégaux qui vivent en Allemagne, selon nos estimations, 260 personnes se sont inscrites sur les listes électorales, c’est totalement ridicule. Après la phase des listes électorales, nous avions appelé au boycott de l’élection elle-même. Et sur les 260 inscrits à Berlin, 90 électeurs seulement ont pris part au vote, soit un taux de boycott de 66%, C’est le plus élevé dans la diaspora…
Sur la base de ces chiffres que je viens de vous communiquer, je pense qu’il  il ne serait pas exagéré de dire que le mot d’ordre de boycott lancé par le front a été un succès franc. Nous entrons actuellement dans la troisième phase du boycott, qui est le Boycott du dictateur Paul Biya lui-même !

On a remarqué qu'en Allemagne vos camarades et vous avez privilégié, disons, une méthode de lutte pacifique, à savoir le sit-in accompagné d'un travail intense de pédagogie consistant à interpeller les Camerounais inscrits et à leur expliquer votre position. Pourquoi n'avez-vous pas plus tôt fait des actions spectaculaires?
Je ne sais pas ce que vous entendez par « actions spectaculaires».  La politique n’est pas un spectacle et la situation chaotique de notre pays ne prête pas non plus au spectacle…

Je voulais dire actions « coup de poing… » contre le bureau de vote de Berlin par exemple, puisque vous aviez appelé au « Boycott actif »
Ecoutez, tout est question de l’objectif à atteindre.  Le Boycott actif ne voulait pas dire « actions spectaculaires ». Boycott actif dans l’entendement du Front Uni, voulait dire être présent sur le terrain pour dissuader par la persuasion d’éventuels électeurs d’aller voter.
Notre manifestation à Berlin été la vrai attraction de ce 09 octobre car tout le monde, y compris le Rdpc venait discuter avec nous sur les raisons de notre appel au boycott. 

Croyez-vous avoir été mieux compris ? Pensez-vous avoir convaincu, le jour même du vote, certains électeurs de ne pas voter du tout ou de voter blanc?
Notre mot d’ordre n’était pas que les électeurs « votent blanc », mais qu’ils boycottent, c’est-à-dire qu’ils évitent de voter, quelque soit leurs intentions de vote, car ce scrutin est «un match vendu»  pour emprunter au jargon footballistique.
Pour répondre a votre question, notre manifestation pacifique, du matin au soir du 09 octobre à l’Ambacam à Berlin a accentué l’ampleur du boycott, car des dizaines de nos compatriotes, initialement venus à l’ambassade pour voter, ont changé d’’idée sur place et ont rejoint notre manifestation contre les élections.  Nous avons pu voir d’autres personnes rebroussant carrément chemin, en nous entendant de loin  hurler notre haine contre Paul Biya et ses élections : « Paul Biya, Assassin ! 29 ans ca suffit », « Dictateur, fous le camp ».
En fin de compte notre présence sur le terrain a été bénéfique pour le succès du boycott

Mr. Tene Sop, on constate, au vu des chiffres publiés, que le taux d'inscription des Camerounais sur les listes électorales et le taux de participation au vote de 34% en Allemagne, sont extrêmement faibles. Il semble qu'au Cameroun même le taux de participation est bas. Croyez-vous que c'est essentiellement grâce à vos actions ou bien c'est dû à d'autres facteurs.
Ce serait prétentieux de dire que c’est essentiellement à cause de nos actions que les camerounais ont boycotté la mascarade du 09 octobre. Il ya bien sûr d’autres facteurs comme la lucidité et la conscience politiques de notre peuple…

Comment analysez-vous ce comportement des citoyens camerounais alors même que pratiquement tous les partis et la classe politiques ont participé à l'élection et appelé au vote ?
Le boycott général de cette mascarade par notre peuple, aussi bien au Cameroun que dans sa diaspora, est un rejet très clair du dictateur Paul Biya et d’un système électoral frauduleux qui ne peut garantir une alternance au pouvoir. C’est une résistance sourde et profonde qui annonce un vrai deuxième tour dans la rue dans les prochaines semaines,  et qui risque d’être très mouvementé.
Le refus d’aller aux urnes est aussi un désaveu cinglant pour la classe politique actuelle qui s’accroche désespérément à un électoralisme vicié qui a pourtant déjà montré ses limites depuis  le 11 Octobre 1992! 

Que faire alors ?
Organiser les masses, encore organiser les masses et toujours organiser les masses pour préparer la révolution démocratique et populaire. Biya est lâché par tout le monde; il n’ya plus que le gouvernement français qui le soutient, avec d’ailleurs de plus en plus de gêne. Regardez l’embarras de Alain Juppé se caressant la calvitie, à l’Assemblée Nationale Française quand il tente d’expliquer que les élections du 09 octobre se sont bien déroulées.
L’organisation des masses sous la conduite d’une vraie avant-garde politique doit avoir aussi pour mission de s’attaquer à ces entreprises impérialistes qui exploitent le Cameroun et justifient le soutien du gouvernement français à la dictature néocoloniale au pouvoir au Cameroun

 La Cour Suprême du Cameroun a annoncé qu'elle donnera les résultats de l'élection présidentielle le 21 octobre prochain. A quoi vous attendez-vous ? Pensez vous que le Droit sera dit ? Que ferez-vous si Paul Biya gagne comme on l'annonce et que la Cours suprême valide sa victoire?
Les résultats ne m’intéressent pas. Les résultats du corrompu  Alexis Dipanda Mouéllè n’intéressent pas le Front, pour une simple question de logique. Nous avons appelé au boycott parce que l’élection était jouée d’avance et il ne faut rien en attendre. Nos résultats nous les avons déjà obtenus: cette mascarade a confirmé la très grande impopularité du despote Paul Biya, au-delà de ce que nous pensions !
Nous continuons bien sûr et nous continuerons notre résistance contre le régime dictatorial sanguinaire de Paul Biya. Cet autre hold-up de Paul Biya est le mandat de trop, et nous allons lui faire rendre gorge. Le Front Uni va lui rendre la vie impossible jusqu’à sa chute que nous voulons très proche.

 Le Front Uni de la Diaspora va-t-il continuer à travailler en tant que tel pour le changement au Cameroun ? Si oui avec la même structure et les mêmes personnes ?
Le Front est sur une bonne dynamique de regroupement de toutes les forces progressistes de la diaspora camerounaise contre la dictature au pouvoir… Tout le monde est conscient que l’heure a sonné et qu’on ne peut plus laisser notre pays dans cette situation. Après la première phase le front posera un certain nombre d’actions qui iront crescendo

Propos recueillis par Roufaou Oumarou, pour canal-info.ca
16 octobre 2011

Arrestation des membres des activistes du Front Uni lors de la mascarade du 09 octobre à Bruxelles: l'éclairage de Moise Essoh

Ayant lu et entendu tout et son contraire à propos de l’arrestation administrative le 09 octobre dernier à Bruxelles, des membres du Front Uni de la diaspora Camerounaise pour le Boycott Actif,
Je tiens à rétablir la vérité des faits et à donner les précisions ci-après.
Mais avant de les donner, je tiens d’abord à déplorer le manque de professionnalisme de certains journalistes, qui, dans le feu de l’action, n’ont pas vérifié leurs informations avant de les balancer à la cantonade, probablement plus obsédés par le scoop que par l’info. J’y reviendrai dans le corps de cette mise au point.

D’abord, il faut éclairer le public sur nos réelles intentions.
Nos intentions réelles étaient de démontrer la fraude qui s’est sans aucun doute pratiquée dans les locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles lors de ce scrutin. Nous voulions perturber le déroulement du scrutin, mais en dénonçant la fraude en direct, certainement très fermement, parce que la situation est très grave, mais sans violence gratuite.
Pour cela, nous avons voulu pénétrer dans l’ambassade et dire, démontrer, interpeller et dénoncer une fois encore l’administration camerounaise sur la manière dont ces « élections » ont été préparées en Belgique : pas de transparence sur les commissions d’inscriptions sur les listes électorales (on ne sait toujours pas qui en a fait partie), sur les commissions de vote, de dépouillement, etc. Pas de présence de scrutateurs du SDF : nous venions d’apprendre de la bouche du président provincial de ce parti en Belgique, que son scrutateur avait été rejeté pour cause de « retard ». Quand on sait maintenant que de nombreux bureaux de vote ont ouvert très en retard au Cameroun même, on comprend l’hypocrisie du motif avancé par le « représentant » d’ELECAM en Belgique, qui n’est autre qu’un fonctionnaire de l’ambassade du Cameroun.

Nous voulions dénoncer, en plein scrutin c’est-à-dire preuves à l’appui, que toute l’organisation était basée sur l’omniprésence des fonctionnaires de l’ambassade, c’est-à-dire de l’administration, dans tout le processus ; dénoncer la proximité évidente des scrutateurs dits « neutres » avec ces mêmes fonctionnaires d’ambassade. On a vu des échantillons de ce genre de neutralité avec Mme Biyong. Bref, nous voulions dénoncer tout cela devant les caméras présentes. Voilà, c’est tout.

Si l’ambassade du Cameroun en Belgique n’avait pas été transformée en bunker, nous n’aurions pas été obligés d’employer la ruse pour entrer dans l’enceinte de l’ambassade. Et nous n’aurions pas assisté aux événements qui se sont déroulés.
De nombreuses caméras étaient sur place, et un site d’info a même publié la vidéo dès le dimanche soir. Mais cette vidéo, qui montrait très clairement ce qui s’est passé, a été retirée de lendemain, remplacée par la conférence de presse de l’ambassadeur du Cameroun en Belgique. Nous n’imaginons pas dans cette coïncidence, une relation de cause à effet…

Nous-mêmes, nous avons filmé les événements, mais nos vidéos ont été effacées par la police de l’Ipod du membre du Front Uni durant notre détention administrative. Canal 2 TV, Africa 24, et la CRTV m’a-t-on dit, ainsi que des privés étaient sur place. Les images – qui ne mentent jamais, sauf si on coupe  – montrent clairement nos attitudes : aucune des deux personnes qui ont réussi à entrer dans l’ambassade n’a frappé quelqu’un. Aucun n’a vraiment résisté aux policiers qui les ont expulsés. Personne ne peut se plaindre d’avoir reçu un coup, si ce n’est dans la bousculade qui a eut lieu à un moment lorsque les policiers dégageaient la porte de l’ambassade pour évacuer les deux membres du Front Uni qui avaient réussi à entrer. C’est à ce moment aussi qu’un policier a involontairement blessé à la tête un membre du Front Uni avec son talkie-walkie.

Nous savions qu’il y avait un dispositif de sécurité important, comprenant au moins un policier belge en civil à l’intérieur de l’ambassade. Ce policier était posté juste au dessus des escaliers de l’entrée. Et quand nous avons décidé de mener l’opération « Perturber le déroulement du scrutin en dénonçant la fraude en direct », qui peut vraiment croire que les deux qui ont pu entrer pensaient ou espéraient vraiment braver tous ces cordons de sécurité, à eux deux seuls contre plus de 20 membres du personnel de l’ambassade en plus des policiers en civil, et arriver jusqu’à déchirer des bulletins de vote ou prendre l’urne (et sortir par où avec), etc. ? Quand on nous a arrêté, les policiers n’ont rien trouvé qui ressemble à un outil pouvant servir à commettre un acte de violence, même pas un briquet, sur aucun de nous 4.

Qu’on cesse donc de raconter des histoires. Nous avons juste posé un geste de résistance citoyenne face à une mascarade électorale irréfutable.

J’en appelle d’ailleurs à ce que les médias qui étaient présents mettent à la disposition du public, même sur les sites populaires de vidéo (Youtube, Dailymotion), les vidéos de ce qu’ils ont filmés, même sans montage. Toute la vérité sera évidente, et va balayer les mensonges qui circulent, et les spéculations de ceux qui nous prêtent l’intention d’avoir voulu brûler l’urne ou déchirer les bulletins.

Nous avions déjà mené ce genre d’action, lors du passage d’une délégation d’ELECAM – dont Mme Biyong – dans ces mêmes locaux.  Après avoir patiemment écouté les inepties de cette délégation, nous nous étions levés pour protester citoyennement contre ce processus frauduleux : avions-nous brutalisé quelqu’un ce jour-là ?
Ceci dit, l’action a quand même atteint son objectif, qui était la dénonciation spectaculaire de la fraude. En plus, nous avons démontré la panique du régime face à quelques citoyens déterminés et désireux de prendre les fraudeurs la main dans le sac. Nous avons démontré la nature policière de ce régime, qui est prompt à faire appel aux forces de l’ordre pour étouffer la moindre contestation politique Nous voulions poser un acte fort et médiatique pour attirer l’attention sur la nature frauduleuse de cette « élection » : l’ambassade nous a aidé plus que nous ne l’espérions.

S’agissant donc des manques journalistiques flagrants, qui ont été jusqu’à être diffusés sur des chaînes populaires au Kamerun, créant des réactions sans mesure avec la réalité des faits, j’indexe principalement deux articles :
Celui du « journaliste » Benoît Balla de Cameroon-info.net, qui a parlé de « rixe » dans son article sur indiquant, je cite :
« Le bureau de vote avait ouvert à 8h conformément aux dispositions de la loi électorale. Dès les premières heures, les membres de «Boycott Election 2011», avec à leur tête Moïse Essoh, voulaient déjà entrer dans les locaux de l’Ambassade pour perturber, voire empêcher le déroulement du scrutin. Vers 11h, alors que certains des 146 inscrits avaient déjà accompli leur devoir, les membres du collectif ont trompé la vigilance de la police qui était encore discrète en ce moment là pour rentrer dans les locaux de l’Ambassade.
A l’intérieur, ils ont été stoppés au niveau des escaliers qui mènent vers le hall par le personnel de l’Ambassade. Essoh, Tchangué et compagnie ne se sont pas laissé compter ; ils avaient leur objectif qui était d’atteindre la salle où se déroulait le scrutin. On a assisté à une véritable rixe.» - extrait de l’article de Benoît Balla sur Cameroon-info.net

 

N’ayant personnellement pas pénétré dans les locaux de l’ambassade, comme le montrent d’ailleurs les vidéos prises sur les lieux, dont une publiée le lendemain sur canal-info.net – qui l’a depuis retirée – je ne sais donc pas à quelle « rixe » j’aurai participé, ni moi ni aucun de mes camarades d’ailleurs. D’autre part, le collectif « Boycott élections 2011 » n’existe pas, ce qui démontre l’absence totale de professionnalisme de cet Benoît Balla, qui n’a même pas pris la peine de vérifier ses informations, mais qui a largement diffusé de fausses informations. Sans en accuser ce journaliste, je dirais que ce type de présentation des faits correspond à une tactique médiatique souvent utilisée par l’UNC-RDPC : en effet, sa propagande habituelle qui consiste à diaboliser ceux qui lui résistent, en les présentant abusivement comme des casseurs, des bandits et autres images négatives aux yeux de la population.
L’autre article est celui de M. Gnowa sur Camer.be.

Ce journaliste, qui nous a habitué à plus d’exactitude dans ses papiers, est lui aussi tombé dans le piège de l’interprétation, attribuant à Marcel Tchangué les propos selon lesquels notre intention était de venir casser l’urne ou de déchirer les bulletins. M. Tchangué que j’ai contacté à ce sujet, affirme n’avoir déclaré de tels propos, pour toutes les raisons qui sont mentionnées ci-dessus.

Etant donné que les images existent pour démontrer ce qui s’est réellement passé, j’en appelle à ne plus reproduire à l’avenir ce genre de mensonges ou d’inexactitudes. Que cette mise au point – et les images que j’appelle ceux qui les ont filmées – ferment donc la parenthèse de fables qui entoure la violence disproportionnée et répressive que les autorités de l’ambassade du Cameroun ont manifesté à notre égard.

© Front Uni de la diaspora Camerounaise pour le Boycott Actif – Belgique : Dr Moïse ESSOH
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11 octobre 2011

Cameroun: Mascarade présidentielle sur fond de manifestations à Berlin: Le Boycott sort grand vainqueur avec 67%…

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34%. C’est le taux de participation à la mascarade présidentielle à Berlin. Seuls 92 électeurs (sur les 261 inscrits, Ndlr) ont fait le déplacement de la Ulmenallée 32, siège de l’Ambassade du Cameroun à Berlin, pour «accomplir leur devoir civique». Les responsables du « Front uni de la Diaspora en Allemagne » qui avait appelé au « boycott actif de la mascarade du 09 octobre» ne cachaient pas leur satisfaction. Pour Mr Tene Sop, secrétaire Général du Conseil National pour la Résistance-Mouvement Umnyobiste et  l’un des responsables du Front Uni en Allemagne «ce taux de participation squelettique est une deuxième victoire pour le front du boycott. Nous avions déjà appelé au boycott des inscriptions sur les listes électorales en Août  et nous avons été largement suivis, puisque seulement 260 personnes se sont enregistrées ; soit environ 0,3% d’électeurs potentiels en Allemagne [Ndlr : le nombre  officiel de camerounais  en RFA est d’environ 20 mille]. C’est un désaveu pour le dictateur Paul Biya, c’est un refus clair de la diaspora de se rendre complice de la mascarade électorale de Biya et ELECAM (…) et nous disons bravo à notre diaspora »

pemiere cause de guerre-elections mal organisées

L’Ambassade du Cameroun à Berlin avait parfois des allures de citadelle fantôme dans la matinée de ce dimanche 09 octobre. A l’entrée une affiche, visiblement bricolée à la va-vite, indiquait «ELECAM, Bureau de vote de Berlin». En Face, quelques dizaines de manifestants, emmenés par les activistes Tene Sop et Wanko, debout derrière 3 banderoles géantes, donnent de temps à autre de la voix, troublant le calme plat dans lequel baigne la Ulmenallée et ses environs : «29 ans ça suffit, Paul Biya dictateur», «Paul Biya, Assassin», « Paul Biya, on aura ta peau », «ELECAM, TRICHER-CAM»,etc. scandent-ils sous le regard perplexe de quelques passants et curieux dont certains n’hésitent pas à venir aux nouvelles.

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C’est aux environs de midi que le nombre d’électeurs  qui jusque là arrivaient à compte goutte, s’accélère avant de se tasser vers 16 heures, avec l’arrivée d’un mini-bus rempli de personnes vêtues aux couleurs du RDPC qui suscitent le courroux et la désapprobation de Mr Wanko  Jean Robert, porte-parole du DNK et l’un des leaders du Front du boycott. «C’est totalement scandaleux et illégal que les militants du Rdpc se présentent dans les bureaux de vote avec des insignes de leur parti ! La campagne est terminée depuis hier nuit et la loi interdit le port des pagnes et autres gadgets du parti le jour de l’élection, fulmine-t-il avant de  conclure, sentencieux : «Si ELECAM était sérieux, il annulerait le scrutin à Berlin car le Rdpc a violé la loi… ». Sona Mukètè le responsable du Rdpc en Allemagne est d’un tout autre avis «Ce sont des histoires. On ne peut plus porter son écharpe et sa casquette du parti en paix ? Ils cherchent déjà des prétextes pour contester la victoire éclatante de notre candidat qui s’annonce(…)». Affaire à suivre !

Le résultat de l’élection présidentielle dans le bureau de vote de Berlin a donné 46 voix à Paul Biya, 17 à John Fru Ndi et 7 à Kah Walah…

Essama Benoît Joël à Berlin

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Militants zélés du rdpc a l'ambassade2Charter du Rdpc a Berlin

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22 septembre 2011

Boycott de la Mascarade du 09 octobre: La Diaspora à l'unisson à Bruxelles

Nous, organisations citoyennes et personnalités du Front Uni de la Diaspora Camerounaise pour le boycott actif de la mascarade du 9 octobre 2011, rassemblées ou représentées à Bruxelles le samedi 17 septembre 2011,

Après avoir analysé la situation politique du Cameroun et le contexte national et international actuel,


- Constatons avec satisfaction que, en dépit des manoeuvres dilatoires des délégations
d’ELECAM envoyées en villégiature en occident pour soit disant installer les
commissions électorales, le mot d’ordre de boycott actif du processus électoral a été
très largement suivi par les Camerounais de la diaspora qui se sont massivement
abstenus de s’inscrire sur les listes électorales frauduleuses d’ELECAM ;


- Saluons les Camerounais de la Diaspora pour cette attitude patriotique qui s’illustre par
un rejet sans appel du régime despotique de Paul Biya ;


- Félicitions les Patriotes dont les actions courageuses ont permis de mettre à nu
l’ampleur des fraudes orchestrées par ELECAM en Europe et en Amérique du Nord ;


- Constatons que ce désaveu total du processus électoral opaque piloté par ELECAM
démontre sans équivoque que les Camerounais, tant de la diaspora que de l’intérieur,
n’ont aucune confiance en une élection organisée par le régime de M. Paul Barthélemy
Biya ;


- Réaffirmons notre farouche opposition à la mascarade électorale qui se déroule
actuellement au Cameroun et en diaspora ;


- Dénonçons par conséquent la poursuite d’un processus électoral mafieux, totalement
illégitime, et qui n’a pour but que de maintenir Paul Biya au pouvoir pour le grand
malheur du peuple camerounais.


- Affirmons que nous ne reconnaîtrons aucun président issu de cette mascarade, ni
aucun gouvernement formé par lui;


- Mettons fermement en garde le dictateur Paul Biya et son régime despotique contre
leur entêtement suicidaire à se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple
camerounais souverain. L’exigence d’une élection libre, transparente et démocratique
ne peut être impunément ignorée, et toute répression d’un boycott populaire de la
mascarade du 09 octobre conduira à une radicalisation des aspirations du Peuple, dès
lors libre et fondé d’utiliser tous les moyens possibles pour se défaire de tout ennemi
illégitimement installé au pouvoir;


- Réaffirmons notre ferme volonté d’unir nos forces pour atteindre l’objectif commun, à
savoir la fin du régime dictatorial et sanguinaire de Paul Biya et l’avènement d’un
régime véritablement démocratique et patriotique au Cameroun ;


Nous, organisations et personnalités du Front Uni de la diaspora camerounaise pour le boycott actif de la mascarade électorale,


- Avons élaboré ensemble un plan d’action commun pour la réussite du boycott actif de la
mascarade électorale ; ce plan d’action sera mis en oeuvre dans toutes les régions de la
diaspora où ces organisations et personnalités sont implantées ;


- Avons créé un comité de pilotage, Etat Major du Boycott Actif, chargé de coordonner la
mise en oeuvre du plan d’action et de renforcer les synergies, et composé comme suit :


o Allemagne: Jean Robert Wanko, Tene Sop
o Belgique: Moïse Essoh
o Canada : Michael Fogaing, Dr Jean Crepin Nyamsi
o USA: Dr Peter Ade, Talla Corantin, Léon Tuam
o France: Christophe Junior Zogo, Emeh Elong, Robert Waffo Wanto
o UK: Brice Nitcheu


Enfin, nous :
- Appelons les Camerounais de la diaspora à se mobiliser massivement pour empêcher
par tous les moyens pertinents le déroulement de cette mascarade électorale dans
leurs pays de résidence respectifs ;


- Demandons aux Camerounais de l’intérieur de se détourner massivement de cette
mascarade électorale, d’empêcher par tous les moyens que cette mascarade aboutisse
au maintient de M. Paul Biya au pouvoir et de se tenir prêt pour l’ultime sursaut
patriotique


- Appelons les candidats déclarés à la mascarade du 09 octobre à se retirer pour ne pas
légitimer, par leurs présences, un processus antipopulaire et antinational qui ouvrira
sans aucun doute une ère d’instabilité durable pour le Cameroun.


Fait à Bruxelles, le 17 septembre 2011


CAMDIAC
Dr Peter Ade

Diaspora pour le Modernité (DIASPOMO)

Michael Fogaing


Conscience du Cameroun
Corantin Talla

Demokratisches Netzwerk für Kamerun (DNK)

Jean Robert Wanko


CODE:
Christophe Junior Zogo

Personnalités politiques:

Dr Guerandi Mbara
Ndzana Seme
Leon Tuam
Patrice Nganang

18 août 2011

Cameroun - Vote de la Diaspora: Un Front Uni pour le Boycott de la Mascarade Electorale a vu le jour!

 

PLATE-FORME DE LA DIASPORA CAMEROUNAISE pour le REFUS de la mascarade électorale en préparation au Cameroun et pour le BOYCOTT ACTIF du processus électoral

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APPEL AU BOYCOTT ACTIF DE LA MASCARADE ELECTORALE EN COURS DANS LES AMBASSADES DU CAMEROUN

A propos de la mascarade actuellement en cours dans les ambassades du Cameroun, qui tentent « d’organiser » en moins de 4 semaines, périodes de recours comprises, l’inscription et la remise des cartes d’électeurs pour au moins 4 millions de Camerounais de la Diaspora, selon les chiffres officiels de M. Eyebe Ayissi, Ministre des Affaires Etrangères du régime dictatorial de Yaoundé :

Considérant l’empressement du régime dictatorial RDPC de M. Paul Barthélemy Biya à adopter un décret d’application du « droit de vote des Camerounais de la diaspora » qui confie l’organisation des élections aux ambassades du Cameroun, antichambres notoires du RDPC, où les ambassadeurs ne peuvent qu’assurer la victoire par tous les moyens de celui qui les nomme ;

Considérant qu’en plus des tares et insuffisances déjà largement dénoncées d’ELECAM, cet organe a été privé du droit de proclamer les résultats, même provisoires, des élections ;

Considérant la volonté obstinée de Paul Biya d’exclure des millions de Camerounais de la diaspora du processus électoral par son refus de leur accorder la double nationalité, démontrant par cet ostracisme délibéré que le fossé entre les Camerounais de la diaspora et le régime oppresseur en place au Cameroun est très profond ;

Considérant que le nombre limité de bureaux de votes dans la diaspora oblige nos compatriotes de l’étranger à parcourir des milliers de kilomètres pour se faire enrôler sur les listes électorales et ensuite revenir voter ;

Considérant que les ambassades exigent pour l’inscription sur les listes électorales, une «carte de séjour en cours de validité dans leur pays d’accueil», excluant de fait les milliers de nos compatriotes «sans papiers»;

Considérant que le processus d’inscription sur les listes électorales dans la diaspora prend des allures de « fichage policier» par la longue fiche d’informations qu’il faut remplir auprès des ambassades et postes consulaires ;

Considérant que la majorité des membres des « commissions électorales » installées dans les ambassades sont des membres du RDPC et/ou des membres du personnel diplomatique, confortant la conviction que les élections organisées par les ambassadeurs du Cameroun sont gagnées d’avance par Paul Biya ;

Considérant l’impossibilité d’informer équitablement, en si peu de temps, tous les électeurs potentiels de la diaspora des conditions d’inscription sur les listes électorales, avec comme corollaire que l’information est préférentiellement tournée vers les militants du RDPC ;

Considérant que, malgré les protestations légitimes du peuple camerounais et malgré toutes les réserves émises par les organisations et personnalités politiques sérieuses sur la neutralité et l’indépendance de cet organe corrompu et anti-démocratique, le dictateur et son régime continuent leur fuite en avant avec ELECAM ;

Considérant que ELECAM, avec le traitement salarial ministériel des membres, est un organe clairement sous le contrôle du RDPC et de l’administration RDPC (y compris ses ambassades à l’étranger), et que, par conséquent, ELECAM n’a rien d’un organe indépendant ;

Considérant l’instrumentalisation par l’autocrate Biya de certains partis et personnalités politiques pour apporter leur caution aux fraudes qui se préparent ;

Considérant que toutes les élections qui se sont déroulées au Cameroun depuis 1990 ont été organisées pour maintenir le dictateur Paul Biya au pouvoir ;

Considérant les appels répétés du peuple Camerounais et des partenaires du Cameroun pour l’organisation des élections libres et transparentes par un organe réellement indépendant ;

Considérant qu’en massacrant en février 2008 plus de 150 jeunes qui étaient descendus massivement dans les rues pour protester contre son tripatouillage constitutionnel, M. Paul Barthélemy Biya Bi Mvondo a clairement démontré qu’il n’a aucune intention de quitter le pouvoir ;

Nous, Organisations et personnalités camerounaises de la Diaspora, signataires de la présente Déclaration et prenant les Camerounais à témoin,

1-Déclarons solennellement notre hostilité à toute élection organisée au Cameroun et dans sa diaspora par ELECAM, un organisme partial et partisan au service du régime corrompu au pouvoir.

2-Appelons en conséquence tous les patriotes camerounais de la diaspora et de l’intérieur à empêcher, par tous les moyens, les inscriptions sur les listes électorales et la tenue d’élections mascarades qui auraient pour seul but la reconduction de Paul Barthélemy Biya et son régime ;

3-Dénonçons avec la dernière énergie la main mise des Ambassadeurs du Cameroun sur l’organisation des élections et appelons tous les Camerounais de la diaspora en capacité de voter, en signe de protestation contre les conditions électorales anti-démocratiques en vigueur, à boycotter massivement les inscriptions sur les listes électorales partout dans le monde ;

4-Dénonçons l’exclusion des millions de Camerounais de la diaspora du processus électoral du simple fait qu’ils ont pris la nationalité de leurs pays de résidence, alors que la majorité des pays africains donne le même droit a leurs citoyens dans les mêmes conditions;

5-Appelons tous les Camerounais de la diaspora au boycott actif de cette mascarade électorale, en posant tout acte pertinent de leur choix ou en participant à toute action pertinente ayant pour objectif de dénoncer et/ou d’empêcher toute opération de cette mascarade électorale.

6-Dénonçons le financement d’ELECAM et les salaires de ses membres, grassement payés par l’argent du contribuable camerounais, et qui ne peuvent scier une branche sur laquelle ils sont assis;

7-Estimons les protestations du Peuple Camerounais contre ELECAM fondées, et encourageons ce Peuple à stopper, par tous les moyens en sa possession, la comédie ubuesque que Paul Biya s’apprête encore à lui servir après 30 ans de gabegie;

8-Ré-affirmons que ELECAM est inféodé au régime RDPC, et donc incapable d’organiser une élection libre et transparente, et porte de ce fait, les risques d’une instabilité durable au Cameroun, comme en Egypte et en Tunisie ;

9-Réaffirmons que seule une véritable Commission Electorale Nationale Indépendante des partis et de l’administration doit organiser tout le processus électoral depuis l’inscription sur les listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats ;

10-Appelons les amis du Cameroun qui s’inquiètent des risques d’instabilité inhérente aux élections, à utiliser tous les moyens de pression pour persuader Paul Biya de quitter le pouvoir, ou de créer des conditions d’une alternative pacifique au Cameroun;

11-Appelons les partis et personnalités politiques qui comptent crédibiliser cette farce électorale par leur participation, à renoncer à cette position et à rejoindre le camp du peuple qui s’abstient en signe d’opposition à cette mascarade;

12-Affirmons avec sérénité que nous ferons tout notre possible pour empêcher l’exportation de la fraude électorale par M. Biya au cœur des démocraties occidentales.

13-Appelons nos compatriotes de la diaspora et de l’intérieur à se tenir prêt á répondre à l’appel pour la libération de notre pays du joug du régime néocolonial au pouvoir.


L’heure de la libération de notre pays a sonné !


Fait le 17 août 2011


Signataires:

Pour le Collectif des Organisations démocratiques des Camerounais de la Diaspora (CODE) :
Brice NITCHEU, Angleterre
Moise ESSOH, Belgique

Pour le Conseil national pour la Resistance - Mouvement Umnyobiste (CNR - MUN)
M. G. Tene SOP, Allemagne

Pour Cameroon Diaspora for Change (CAMDIAC)
M. Jean Bosco TAGNE

Pour le Cercle Félix Moumié (CFM)
M. Patrice NDJOUMI, Belgique

Pour le Demokratisches Netzwerk für Kamerun (DNK)
M. Jean Robert WANKO, Allemagne

Personnalité politique, engagée dans la refondation du Cameroun :
Dr. GUERANDI MBARA Goulongo, Afrique.

Pour Front pour l’Evolution et la République (FER)
M. Guy Simon NGAKAM, Belgique

Pour le Front Panafricain (FP)
M. Robert WAFFO WANTO, France

Pour l’Union des Populations du Cameroun (UPC)
M. René EMEH ELONG, France

 

Pour Conscience du Cameroun (CDC)

Corantin Talla, USA

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http://www.afrik.com/article23507.html

Société - Afrique Centrale - Cameroun - International - Diplomatie - Politique - Droits de l’Homme - Election

Cameroun : la diaspora appelle au boycott de l’élection présidentielle
Texte intégral de la plate-forme des organisations des Camerounais de l’étranger

           

De nombreuses organisations de la diaspora camerounaise appellent au boycott actif de la prochaine élection présidentielle dans leur pays. Elles dénoncent le flou qui entoure la décision de Yaoundé d’accorder le droit de vote au Camerounais de l’étranger. Texte intégral.

PLATE-FORME DE LA DIASPORA CAMEROUNAISE pour le REFUS de la mascarade électorale en préparation au Cameroun et pour le BOYCOTT ACTIF du processus électoral APPEL AU BOYCOTT ACTIF DE LA MASCARADE ELECTORALE EN COURS DANS LES AMBASSADES DU CAMEROUN

A propos de la mascarade actuellement en cours dans les ambassades du Cameroun, qui tentent « d’organiser » en moins de 4 semaines, périodes de recours comprises, l’inscription et la remise des cartes d’électeurs pour au moins 4 millions de Camerounais de la Diaspora, selon les chiffres officiels de M. Eyebe Ayissi, Ministre des Affaires Etrangères du régime dictatorial de Yaoundé :

Considérant l’empressement du régime dictatorial RDPC de M. Paul Barthélemy Biya à adopter un décret d’application du « droit de vote des Camerounais de la diaspora » qui confie l’organisation des élections aux ambassades du Cameroun, antichambres notoires du RDPC, où les ambassadeurs ne peuvent qu’assurer la victoire par tous les moyens de celui qui les nomme ;

Considérant qu’en plus des tares et insuffisances déjà largement dénoncées d’ELECAM, cet organe a été privé du droit de proclamer les résultats, même provisoires, des élections ;

Considérant la volonté obstinée de Paul Biya d’exclure des millions de Camerounais de la diaspora du processus électoral par son refus de leur accorder la double nationalité, démontrant par cet ostracisme délibéré que le fossé entre les Camerounais de la diaspora et le régime oppresseur en place au Cameroun est très profond ;

Considérant que le nombre limité de bureaux de votes dans la diaspora oblige nos compatriotes de l’étranger à parcourir des milliers de kilomètres pour se faire enrôler sur les listes électorales et ensuite revenir voter ;

Considérant que les ambassades exigent pour l’inscription sur les listes électorales, une « carte de séjour en cours de validité dans leur pays d’accueil », excluant de fait les milliers de nos compatriotes « sans papiers » ;

Considérant que le processus d’inscription sur les listes électorales dans la diaspora prend des allures de « fichage policier » par la longue fiche d’informations qu’il faut remplir auprès des ambassades et postes consulaires ;

Considérant que la majorité des membres des « commissions électorales » installées dans les ambassades sont des membres du RDPC et/ou des membres du personnel diplomatique, confortant la conviction que les élections organisées par les ambassadeurs du Cameroun sont gagnées d’avance par Paul Biya ;

Considérant l’impossibilité d’informer équitablement, en si peu de temps, tous les électeurs potentiels de la diaspora des conditions d’inscription sur les listes électorales, avec comme corollaire que l’information est préférentiellement tournée vers les militants du RDPC ;

Considérant que, malgré les protestations légitimes du peuple camerounais et malgré toutes les réserves émises par les organisations et personnalités politiques sérieuses sur la neutralité et l’indépendance de cet organe corrompu et anti-démocratique, le dictateur et son régime continuent leur fuite en avant avec ELECAM ;

Considérant que ELECAM, avec le traitement salarial ministériel des membres, est un organe clairement sous le contrôle du RDPC et de l’administration RDPC (y compris ses ambassades à l’étranger), et que, par conséquent, ELECAM n’a rien d’un organe indépendant ;

Considérant l’instrumentalisation par l’autocrate Biya de certains partis et personnalités politiques pour apporter leur caution aux fraudes qui se préparent ;

Considérant que toutes les élections qui se sont déroulées au Cameroun depuis 1990 ont été organisées pour maintenir le dictateur Paul Biya au pouvoir ;

Considérant les appels répétés du peuple Camerounais et des partenaires du Cameroun pour l’organisation des élections libres et transparentes par un organe réellement indépendant ;

Considérant qu’en massacrant en février 2008 plus de 150 jeunes qui étaient descendus massivement dans les rues pour protester contre son tripatouillage constitutionnel, M. Paul Barthélemy Biya a clairement démontré qu’il n’a aucune intention de quitter le pouvoir ; Nous, Organisations et personnalités camerounaises de la Diaspora, signataires de la présente Déclaration et prenant les Camerounais à témoin,

Déclarons solennellement notre hostilité à toute élection organisée au Cameroun et dans sa diaspora par ELECAM, un organisme partial et partisan au service du régime corrompu au pouvoir. Appelons en conséquence tous les patriotes camerounais de la diaspora et de l’intérieur à empêcher, par tous les moyens, les inscriptions sur les listes électorales et la tenue d’élections mascarades qui auraient pour seul but la reconduction de Paul Barthélemy Biya et son régime ;

Dénonçons avec énergie la main mise des ambassadeurs du Cameroun sur l’organisation des élections et appelons tous les Camerounais de la diaspora en capacité de voter, en signe de protestation contre les conditions électorales anti-démocratiques en vigueur, à boycotter massivement les inscriptions sur les listes électorales partout dans le monde ;

Dénonçons l’exclusion des millions de Camerounais de la diaspora du processus électoral du simple fait qu’ils ont pris la nationalité de leurs pays de résidence, alors que la majorité des pays africains donne le même droit a leurs citoyens dans les mêmes conditions ;

Appelons tous les Camerounais de la diaspora au boycott actif de cette mascarade électorale, en posant tout acte pertinent de leur choix ou en participant à toute action pertinente ayant pour objectif de dénoncer et/ou d’empêcher toute opération de cette mascarade électorale.

Dénonçons le financement d’ELECAM et les salaires de ses membres, grassement payés par l’argent du contribuable camerounais, et qui ne peuvent scier une branche sur laquelle ils sont assis ; Estimons les protestations du Peuple Camerounais contre ELECAM fondées, et encourageons ce Peuple à stopper, par tous les moyens en sa possession, la comédie ubuesque que Paul Biya s’apprête encore à lui servir après 30 ans de gabegie ; Affirmons que ELECAM est inféodé au régime RDPC, incapable d’organiser une élection libre et transparente, et porte les risques d’une instabilité durable au Cameroun, comme en Egypte et en Tunisie ;

Réaffirmons que seule une véritable Commission Electorale Nationale Indépendante des partis et de l’administration doit organiser tout le processus électoral depuis l’inscription sur les listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats ;

Appelons les amis du Cameroun qui s’inquiètent des risques d’instabilité inhérente aux élections, à utiliser tous les moyens de pression pour persuader Paul Biya de quitter le pouvoir, ou de créer des conditions d’une alternative pacifique au Cameroun ; Appelons les partis et personnalités politiques qui comptent crédibiliser cette farce électorale par leur participation, à renoncer à cette position et à rejoindre le camp du peuple qui s’abstient en signe d’opposition à cette mascarade ; Affirmons avec sérénité que nous ferons tout notre possible pour empêcher l’exportation de la fraude électorale par M. Biya au coeur des démocraties occidentales.

Appelons nos compatriotes de la diaspora et de l’intérieur à se tenir prêt á répondre à l’appel pour la libération de notre pays du joug du régime néocolonial au pouvoir.

L’heure de la libération de notre pays a sonné.

Fait le 17 août 2011

Signataires :

Pour le Collectif des Organisations démocratiques des Camerounais de la Diaspora (CODE) :

Brice NITCHEU, Angleterre

Moise ESSOH, Belgique

Pour le Conseil national pour la Resistance Mouvement Umnyobiste (CNR - MUN)

M. Guillaume Tene SOP, Allemagne

Pour Cameroon Diaspora for Change (CAMDIAC)

M. Jean Bosco TAGNE

Pour le Cercle Félix Moumié (CFM)

M. Patrice NDJOUMI, Belgique

Pour le Demokratisches Netzwerk für Kamerun (DNK)

M. Jean Robert WANKO, Allemagne

Personnalité politique, engagée dans la refondation du Cameroun :

Dr. GUERANDI MBARA, Afrique

Pour Front pour l’Evolution et la République (FER)

M. Guy Simon NGAKAM, Belgique

Pour le Front Panafricain (FP)

M. Robert WAFFO WANTO, France

Pour l’Union des Populations du Cameroun (UPC)

M. René EMEH ELONG, France

18 août 2011

Des millions de Camerounais de la diaspora toujours privés du droit de vote


les Sans-papiers et les bi-nationaux ne pourront pas voter

           

L’Etat camerounais a pris une décision historique en accordant, début août, le droit de vote au Camerounais vivant à l’étranger. Cependant, il a entouré cette mesure de plusieurs restrictions qui au final privent du droit de vote les personnes en situation irrégulière dans leur pays d’accueil et celles qui ont changé de nationalité. L’opposition dénonce une manœuvre politicienne.

De nombreux Camerounais vivant à l’étranger qui ont cru qu’ils pourraient désormais participer à la vie politique de leur pays en votant comme tout citoyen, vont déchanter. Car le droit de vote qui leur est désormais reconnu est soumis à de telles restrictions et complications, que la plupart d’entre eux ne pourront pas en bénéficier.

L’Assemblée nationale camerounaise avait pourtant pris une décision historique, en adoptant, le 6 juillet, la loi autorisant les Camerounais de l’étranger à participer aux élections présidentielles et aux référendums. Dans la foulée, un décret présidentiel promulgué un mois plus tard, le 8 août, était venu rendre cette loi applicable. Mais pas à tous les potentiels bénéficiaires.

En France comme dans les autres pays où vivent les Camerounais expatriés, ce texte a été accueilli avec beaucoup d’attention. Car ce sont plusieurs millions de personnes qui depuis des décennies, sont privées du droit de voter. « Il était inadmissible que même les diplomates à l’étranger n’aient pas le droit de vote », souligne Pierre Mila Assouté, le président du Rassemblement démocratique pour la modernisation du Cameroun (RDMC), un parti de l’opposition camerounaise. Ancien député démissionnaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir à Yaoundé, Pierre Mila Assouté, affirme avoir déposé plusieurs mémorandums, pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le refus du gouvernement de Paul Biya, d’accorder le droit de vote à ses compatriotes de l’étranger.

Il n’est pas le seul à avoir entrepris une telle démarche. Il y a quelques années à Paris, le Collectif des organisations de la diaspora camerounaise (CODE) organisait même des votes symboliques, sur le parvis des droits de l’Homme, Place du Trocadero à Paris. Même des membres du RDPC, le parti de Paul Biya, affirment s’être activés en faveur de ce droit de vote. « Cette loi a été une première victoire », s’est réjoui Mvondo Mvondo, président de la Section Nord en France du RDPC. Il jure avoir inscrit l’obtention du droit de vote des Camerounais de l’étranger parmi les priorités de son agenda politique.

Les Sans-papiers ne pourront pas voter

Cependant, ce ne sont pas tous les Camerounais de l’étranger, ayant atteint l’âge requis et jouissant de leurs droits civiques et politiques comme la loi l’exige, qui pourront voter. Le texte adopté par l’Assemblée nationale camerounaise exclut en effet plusieurs catégories de personnes, qui sous d’autres cieux se seraient rendus aux urnes comme tout le monde. Il en est ainsi des personnes en situation irrégulière dans leur pays d’accueil, habituellement appelées « Sans-papiers ». Pour pouvoir voter, les Camerounais de l’étranger doivent se rendre dans les représentations diplomatiques et les postes consulaires de leur pays pour s’inscrire sur les listes électorales. Pour cela, ils doivent être en possession d’une carte consulaire en cours de validité. « Pour avoir la carte consulaire il ne faut pas une demi-journée », indique M. Mvondo Mvondo.

Cependant, cette pièce n’est pas délivrée aux Sans-papiers. « Les circulaires des ambassades du Cameroun demandent un passeport camerounais et un titre de séjour valide comme pièces indispensables à l’obtention de la carte consulaire », explique Guillaume Tené Sop, secrétaire-général adjoint chargé de la communication du CODE. « La nationalité camerounaise n’a rien à voir avec la régularisation. Le gouvernement doit s’occuper de l’ensemble des citoyens », déplore-t-il.

Il n’existe pas de statistiques fiables sur les camerounais Sans-papiers en occident. Cependant, de nombreux observateurs s’accordent à dire qu’ils représenteraient plusieurs millions de personnes. Comme les Sans-papiers, les Camerounais ayant acquis une nationalité étrangère ne pourront pas voter, leur pays, contrairement à bien d’autres, ne reconnaissant pas le principe de la double nationalité. Bien qu’il soit un responsable du RDPC au pouvoir au Cameroun, M. Mvondo Mvondo ne pourra pas voter, car ayant acquis la nationalité française. Il déplore le fait qu’il n’y ait « pas eu d’accord » sur cette question.

Manoeuvre politicienne de Paul Biya

Pourquoi donc autoriser les Camerounais de l’étranger à voter, tout en privant un grand nombre d’entre eux à exercer ce droit ? Pour les opposants à Paul Biya contactés par Afrik.com, en accordant le droit de vote aux Camerounais de la diaspora, le président n’a fait que céder à la pression internationale, car au fond, il ne veut pas de ce vote, qui pourrait le desservir. Pour Pierre Mila Assouté, la loi a été « réfléchie » pour empêcher le vote « redouté » de la diaspora, surnommée les « ennemis de la Nation ». Une analyse partagée par Guillaume Téné Sop qui assure que le vote de la diaspora fait peur au gouvernement camerounais. Il critique ainsi les modalités pratiques du vote, qui se tiendra uniquement dans les ambassades et consuls du Cameroun. « Si le gouvernement était animé d’une bonne volonté, Elections Cameroon (ELECAM, l’organe chargé de l’organisation du scrutin) créerait des bureaux de vote, au lieu de se contenter de quelques représentations et postes consulaires. Ceux-ci imposent d’importants déplacements aux votants qui sont dispersés dans le monde », déclare-t-il.

Même la supervision du vote des Camerounais de l’étranger fait problème. Selon le magazine Journal du Cameroun, ELECAM a envoyé début août une délégation à l’étranger pour organiser le déroulement des inscriptions sur les listes électorales, mais s’est vu enlever ces prérogatives au profit du ministère des Relations extérieures. Pierre Mila Assouté parle de « filouterie politique ». Le CODE a appelé au boycott des inscriptions sur les listes électorales. Au ministère camerounais de la Communication, on observe le silence. Joint au téléphone par Afrik.com, le ministre Issa Tchiroma Bakary a accepté dans un premier temps, de réagir à propos des problèmes relevés dans l’application de la loi sur le vote des étrangers. Il a souhaité d’abord s’approprier le contenu du texte, puis, est devenu injoignable. Ce n’est pas demain que tout Camerounais désireux de voter pourrait être autorisé à participer à la vie politique de son pays.

14 juillet 2011

MUsique:Lapiro de Mbanga is back!

Musique camerounaise

Lapiro de Mbanga de retour

Interview

© p. gauthier
12/07/2011 -

Libéré le 8 avril dernier après trois ans dans les geôles du Cameroun, Lapiro de Mbanga le chantre des classes populaires camerounaises a choisi la ville de Lille pour marquer son retour sur le devant de la scène. Le concert, organisé par la diaspora camerounaise dans cette ville française, est prévu pour le 13 juillet.

En 2008, Lapiro de Mbanga avait été condamné par la justice camerounaise pour incitation à la violence et incendie volontaire. La condamnation faisait suite aux incidents meurtriers qui avaient eu lieu dans le pays après un changement de la Constitution permettant au président Paul Biya de se représenter une troisième fois.

 
Na you
Lapiro de Mbanga
Ndinga man again
(JPS Production)
2001
Kop nie
Lapiro de Mbanga
Makossa Connection
(TJR Music)
2000
Depuis son retour d’exil au Nigéria et au Gabon en 1985, Lapiro avait joué le trouble-fête face au régime mené depuis 1982 par Paul Biya. Puisant ses inspirations dans les bidonvilles où vivent les laissés-pour-compte du Cameroun, le chanteur de 53 ans est devenu le porte-parole de la jeunesse de son pays, en particulier des ndos, ces personnes désœuvrées qui jonchent les stations de trains et de bus des métropoles camerounaises. Ses chansons sont portées par son jeu de guitare inspiré qui lui donna le surnom de Ndinga man, "l’homme guitare".
 
Ses compositions sont écrites dans un pidgin qui brasse le français, l’anglais et le douala. Elles rendent compte des injustices sociales et politiques que le chanteur considère comme des bombes à retardement. Ses tubes des années 80 et 90 – No Make Erreur, Pas argent no love, Kop Nie, Mimba We, Na You – furent régulièrement censurés. Mais c’est le morceau Constitution Constipée qui provoqua les foudres du pouvoir et de son système judiciaire. Cette chanson dénonçait l’amendement à la clause constitutionnelle qui limitait les mandats présidentiels à deux. Lapiro fut condamné en avril 2008 à trois ans dans la prison New Bell, près de Douala. On lui infligea aussi une amende de 280 millions de Francs CFA pour les dégâts occasionnés par les émeutes qui ont secoué Mbanga, ville qui se situe à une heure de Douala.

Depuis sa condamnation, une ONG internationale basée à Copenhague, Freemuse (Freedom of Musical Expression), et une association américaine d’avocats, Freedom Now, se battent pour annuler la sentence. L’amende pèse toujours sur la tête de l’artiste. Si elle reste impayée, Lapiro risque encore cinq ans de prison.

Malgré ces années de face-à-face avec le régime Biya, ce père de cinq enfants ne semble pas renoncer à son combat. A la veille de son départ pour l’Europe – cet été il jouera aussi à Lausanne, Bruxelles, Paris, Barcelone, et dans des villes des Etats-Unis, du Canada et de la Grande Bretagne -, Lapiro nous accueille dans sa modeste maison du 12e district de la ville de Mbanga.

La saison pluvieuse a laissé des flaques autour de la hutte traditionnelle dans la cour où Lapiro, ancien chef traditionnel avait pour habitude d’accueillir et de régler les griefs de la population locale. Habillé en pantalon militaire et t-shirt blanc, il ne semble pas porter les séquelles de 36 mois de privations et de maladies dont il a souffert dans les prisons du Cameroun. Dès le micro ouvert, ce petit homme au regard perçant, voilé derrière des lunettes de lecture, se lance dans son récit.

 
Lapiro de Mbanga : Je suis artiste, musicien, tout juste sorti des prisons pourries du Cameroun, à Mbanga, Kosamba et Douala, où j’ai été condamné pour un prétexte fallacieux, c'est-à-dire, d’avoir permis à des jeunes de casser et de piller des propriétés en février 2008.
Je n’ai jamais rien fait de la sorte. Au contraire, j’ai tout fait pour empêcher que cela arrive. Mais le pouvoir en place qui avait une dent – non, qui a toujours plusieurs dents contre Lapiro de Mbanga – s’est saisi de ce moment pour me jeter en prison suite à un procès kafkaïen, où tout était décidé d’avance. Sans aucune preuve, sans aucun auteur de casse qui puisse témoigner que, "oui, si j’ai été faire de la casse c’est parce que Lapiro de Mbanga m’a envoyé le faire".Comme Kafka (sic), j’ai été condamné et j’ai séjourné en prison.

RFI : Pourquoi avoir choisi Lille pour annoncer votre retour sur scène après trois ans de prison ?
Lapiro : C’est un coup du sort ; ce n’est pas moi qui ai choisi le lieu. Mais la communauté camerounaise à l’étranger, surtout celle de France, qui a beaucoup souffert de ce faux procès. Personne ne croyait que j’allais me sortir vivant de cette prison. Mais, par la grâce de Dieu, je l’ai fait. Il faut dire que des structures ont pris mon affaire à bras-le-corps. C’est d’ailleurs le moment pour remercier le groupe Vigier Guitare, qui fabrique les guitares sur lesquelles Lapiro de Mbanga joue depuis 30 ans, ainsi que Freemuse. Grâce à eux, le monde a été informé de mon cas. Et la diaspora camerounaise m’a beaucoup soutenu. Ils sont donc contents de savoir que je suis enfin libéré.
Même si le calvaire n’est pas fini, il faut le dire : j’ai encore les 280 millions de FCFA à payer, sinon je retourne en prison pour cinq ans. Les gens ont pris fait et cause pour moi, je vais profiter de cette tournée pour dire : "Me voici, et je vous jure que votre soutien a été juste, parce que je n’ai rien fait de tout ce que l’on me reproche".
J’ai reçu à peu près 5.000 cartes de soutien pour m’encourager, pour me dire de tenir bon… Maintenant, je me sens mieux armé pour prouver au monde que le système camerounais est un système pourri qui utilise la justice pour anéantir tous ceux qui se battent pour la liberté du peuple.

Que retenez-vous de votre expérience en prison ?

Beaucoup de choses. Je dis toujours que si je n’avais pas été en prison je ne serais pas un homme complet. Le fait d’aller en prison m’a permis de voir la misère de mon prochain. Certes, il y a plusieurs individus en prison pour des actes blâmables, mais ceci n’enlève en rien au fait qu’ils ont des droits. Et ces droits sont ignorés. Figurez-vous que dans une prison comme Douala, vous n’avez pas de quoi manger. Vous n’avez pas où dormir si vous ne payez pas les gardiens pour dormir dans les cellules. Et vous dormez donc à-même le sol, dans la cour, sous la pluie. Si vous n’avez pas d'argent, vous ne pouvez pas aller vous faire soigner à l’hôpital. Dans ce cas, que se passe-t-il ? Vous êtes morts par manque de soins. Je suis allé, j’ai vu, j’ai touché du doigt. [NDLR : Lapiro a failli mourir de typhoïde et de problèmes respiratoires en décembre dernier. On refusa de l’acheminer à l’hôpital. Ce sont les soins et les médicaments apportés par sa femme, Louisette Noukeu, qui l’ont aidé à survivre].
Aujourd’hui, je peux me permettre de dire que l’argent que l'Union Européenne envoie au Cameroun pour aider les détenus, cet argent ne leur arrive pas. L’UE devrait mener une enquête pour comprendre que les gens se sucrent sur le dos des détenus.

Vous préparez  votre prochain album, qui sera probablement enregistré à Paris en septembre. Quels thèmes allez-vous aborder par rapport à vos dernières années ?
Je ne sais pas si je dois dire que j’ai le malheur ou la bonne fortune d’écrire des chansons depuis 20 ans qui sont prémonitoires. Je vais peut-être continuer dans cette veine. Déjà le single que je sors sera un clin d’œil à mes codétenus, pour parler du quotidien que nous avons vécu ensemble. Et pour leur donner un peu le sourire en musique, pour les faire danser. Car, même en prison, on a le droit de danser. Ce serait pour leur dire aussi que l’un des leurs, qui a été là, est sorti et continue à penser à eux.
Par contre, je vais dire des choses beaucoup plus directes dans mon livre, qui sort avant la fin de l’année. Il s’appelle Cabale politico-judiciaire, ou la mort programmé d’un combattant de la liberté.

 
Lapiro Mbanga with his wife Louisette and their son in front of their home in Mbanga
Comment vous sentez-vous sur un plan personnel après ces trois ans en prison ?
Je suis heureux de retrouver ma femme, mes enfants, ceux qui m’ont soutenu. Mais, pour autant, j’ai peur. Peur pour ma vie. Et quand on ne peut pas vous abattre, on peut quand même abattre votre chien. J’ai donc peur pour ma famille, à la veille des élections (ndlr : prévues à al fin de l'année 2011) parce que, pour le pouvoir, je suis quelqu’un qui, à tout moment, peut faire basculer les choses comme on a vu en Tunisie, en Egypte, en Côte d’Ivoire. Pour le pouvoir, je suis cet homme-là. Il vaut mieux me mettre hors d’état de nuire très vite, avant que ceci ne se passe. Ne soyez donc pas surpris si cette interview est la dernière que je fais. Parce que le pouvoir en place n’a jamais voulu que je sorte de prison. (…) Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Peut-être que Lapiro de Mbanga va rester sur le carreau afin que les autres puissent bien jouir de leurs élections. Mais ce serait dommage. C’est un vendeur d’oranges en Tunisie qui s’est immolé et le monde entier s’est mis à bouger. Lapiro de Mbanga au Cameroun est loin d’être un vendeur d’oranges… mais tant pis !


Vous insistez sur le danger qui pèse sur vous. Malgré cela, vous êtes prêt à continuer à dénoncer ?
Je parle pour mes enfants, je parle pour tous les opprimés, je parle parce que ça ne sert à rien d’avoir vécu pour rien. Lapiro de Mbanga aurait vécu, mené un combat juste, noble. Et pour cela, même mes arrières-petits enfants seront honorés. Et pour moi, c’est très, très, très important. Voyez-vous, on meurt tous les jours de quelque chose : en faisant l’amour, d’un accident cardio-vasculaire inattendu. J’ai mené un combat juste, il faut bien que je meure de quelque chose, je préfère mourir de cette mort-là. Je vais continuer à prêcher, à dénoncer les inégalités sociales au Cameroun. Ça fait 20 ans que je le fais, je vais continuer à le faire. Hier, Lapiro de Mbanga était connu à une certaine échelle. Mais, depuis mon emprisonnement, j’ai changé, j’ai augmenté en grade. Et je tiens maintenant à être un avocat qui va vers des instances internationales pour que mon pays change. Parce que c’est ça dont il est question.

Vous allez en France pour ce premier concert. La France a des relations étroites avec le pouvoir camerounais. Quel rôle peut-elle jouer pour changer ce que vous décrivez dans votre pays ?
Les relations avec la France, on les connait bien. La France avait des relations très étroites avec Ben Ali, avec Moubarak. Mais la France est un pays de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est cette France-là qu’on connait. Maintenant, il peut y avoir quelques politiciens français qui ne partagent pas cette politique, que le monde entier attend de sa part. Les intérêts peuvent converger dans un sens ou dans un autre. Mais la grande France qu’on connait est celle de la liberté et j’ai besoin de passer par la France pour que le pouvoir dans mon pays soit un pouvoir du peuple où il y a des égalités, où on reconnait les mérites des gens. La France est un pays avec son histoire, douloureuse, et qui sait ressentir à la place des autres quand ce peuple a des douleurs. Elle est passée par là.

Après l’Europe, vous allez aux Etats-Unis. Qu’est-ce que vous espérez ramener de ce périple estival ?
Déjà un peu d’argent ! Car, il faut bien que je travaille pour vivre. Il faut dire que personne au Cameroun aujourd’hui n’est prêt à prendre des risques pour organiser un concert pour Lapiro de Mbanga. Déjà, les autorités ne donnent pas les autorisations pour le faire, parce que toute déclaration de Lapiro de Mbanga peut changer le pays. Moi, c’est mon métier ! Je continue dans ma démarche, dans ma logique.
Le combat continue. Je suis sorti de prison il y a seulement trois mois. Et je dois continuer le combat au niveau des grandes instances. Car, pour moi, c’est de ça qu’il s’agit. Vous avez vu mon environnement. Ici à Mbanga il est 19h30 et partout il fait noir. Sans électricité vous pouvez être agressé ici. Pourtant, il y a des gens qui se battent au travail toute la journée. Et, à la fin, il n’y a pas de lumière, ni de santé, les enfants ne peuvent pas aller à l’école. Il n’y a pas d’issue. C’est ça mon combat. C’est pour ce Cameroun-là que je me bats. Et je veux que les Américains et les Européens comprennent. Je viens leur dire par ma voix : merci d’avoir combattu pour Lapiro de Mbanga, mais il y a 20 millions de Lapiro de Mbanga au Cameroun qui subissent le martyr au quotidien. Réveillez-vous et faites quelque chose.

Phoenix Gauthier

11 juillet 2011

Vote de la Diaspora - Réaction du CODE: «Le Droit de vote n’a de sens que si chaque vote sera honnêtement comptabilisé»

Réaction du CODE au projet de loi sur le droit de vote des Camerounais de l’étranger:

S1033287

            « Le droit de vote n’a de sens que si chaque vote sera honnêtement comptabilisé »

 Le CODE apprend, par voie de presse, qu’un projet de loi relatif au vote des Camerounais de l’étranger est en cours d’examen à l’Assemblée Nationale, un organe élu, il convient de le rappeler, dans des conditions anti-démocratiques.

             Le CODE devrait à priori se réjouir d’une telle annonce, étant donné que ce droit de vote est l’une des revendications phares qu’il porte depuis sa création à Bruxelles en décembre 2003. Cette revendication fut d’ailleurs l’une des principales recommandations adoptées par toutes les organisations et personnalités participantes du « Forum International de la Diaspora Camerounaise » tenu à Paris les 14 & 15 mai 2005, et fut indissociablement liée à l’octroi de la double nationalité.

 Le CODE relève cependant que ce projet de loi est présenté deux décennies après le retour du multipartisme au Cameroun, trois ans après une promesse du président du RDPC et à quelques semaines seulement d’une échéance électorale importante. Il survient en outre dans un contexte national et international marqué par :

-       Le débat sur l’illégalité de la candidature de Paul Biya à la prochaine présidentielle ;

 -       L’exigence, par certains partenaires du Cameroun, d’une élection présidentielle transparente ;

-       Et surtout la revendication forte, par les forces politiques et sociales, d’une vraie Commission Electorale, en lieu et place d’ELECAM dont la fiabilité en tant qu’organisme neutre de contrôle du processus électoral est vivement contestée.

 Le CODE note que le projet en débat, largement contestable dans ses dispositions, ne pourra de surcroit pas avoir une traduction matérielle d’ici à octobre 2011, compte tenu des délais. Le projet de loi ne concernant que les élections présidentielles et un éventuel referendum, ce droit de vote ne pourra donc pas être applicable avant un délai prévisible de sept ans.

 Ce projet apparaît donc clairement comme une diversion de la part du régime sclérosé RDPC au pouvoir au Cameroun. A moins qu’il ne s’agisse d’un argumentaire en construction pour justifier, le cas échéant, un report du scrutin dont la date est comme toujours confisquée par M. Biya.

 Le CODE dénonce et condamne vivement ces manœuvres de distraction massive visant à tromper la nécessaire vigilance du peuple camerounais en ces temps préélectoraux.

 Le CODE rappelle que le problème politique majeur au Cameroun est celui des institutions électorales partisanes et corrompues qui détournent systématiquement le vote des citoyens au profit de Paul Biya, du RDPC et leurs affidés. L’urgence démocratique dans notre pays est donc de mettre sur pied un organisme neutre de contrôle des processus électoraux. En effet, le droit de vote des Camerounais de la diaspora, n’a de sens que si ce vote, comme celui des Camerounais de l’intérieur, est valablement comptabilisé et son résultat respecté. Ce qui n’est pas garantit avec ELECAM.

  Bien que le CODE exige toujours et revendique comme naturels et inaliénables le droit de vote et la double nationalité pour les Camerounais de la diaspora, il relève que le projet en débat vise à détourner la mobilisation contre la candidature de Paul Biya et pour la mise sur pied d’une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en lieu et place du machin du RDPC nommé ELECAM. Le projet de loi sur le droit de vote de la Diaspora, discuté à la va-vite et non couplé à la double nationalité, galvaude totalement la revendication du CODE.

 En conséquence, le CODE appelle les Camerounais de la Diaspora à faire preuve de vigilance et à ne pas tomber dans le piège de la division qui leur est tendu par le régime avec l’annonce tonitruante d’un tel projet de loi, étant prévisible qu’il n’aura aucune incidence positive sur la prochaine échéance électorale.

 Le CODE réitère aussi son appel à tous les Camerounais à exiger plus que jamais, de toutes leurs forces, la non candidature de Paul Biya à toute élection à venir au Cameroun ainsi que la mise sur pied d’une véritable Commission Electorale Nationale Indépendante.

 Vive le peuple camerounais,

Vive le Cameroun !

 

Le Secrétaire Exécutif du CODE

Moïse ESSOH

 

 Les organisations membres du CODE :

 

Pour le Conseil National de la Résistance/Mouvement Um-Nyobiste (CNR-MUN),

G. TENE SOP

 

Pour le Cercle Félix Moumié (CFM),

Patrice NDJOUMI

 

Pour l’Union des Populations du Cameroun,

René EMEH ELONG

 

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13 Jul 2011


Vote de la diaspora : Le Code dénonce une manoeuvre de distraction massive

Cette organisation appelle le pouvoir de Yaoundé à mettre en place un organe électoral crédible et à autoriser la double nationalité.

C’est forcément le genre de réaction qui fait tilt dans un environnement encombré de louanges en direction du chef de l’Etat après l’adoption par l’Assemblée nationale, réuni en session extraordinaire le 6 juillet dernier, de la loi relative au vote des Camerounais établis ou résidant à l’étranger. Le Code, organisation de la diaspora camerounaise, qui ne loupe aucune occasion pour «perturber» Paul Biya lors de ses déplacements en Europe, vient, dans un communiqué signé de son secrétaire exécutif, Moïse Essoh et des responsables des organisations membres du Code, de réagir au projet de loi déposé par le pouvoir exécutif et adopté par les députés.
Pour les signataires de la correspondance «Le Code devrait à priori se réjouir d’une telle annonce, étant donné que ce droit de vote est l’une des revendications phares qu’il porte depuis sa création à Bruxelles en décembre 2003. Cette revendication fut d’ailleurs l’une des principales recommandations adoptées par toutes les organisations et personnalités participantes du «Forum international de la diaspora camerounaise» tenu à Paris les 14 et 15 mai 2005, et fut indissociablement liée à l’octroi de la double nationalité».

Le Code relève cependant que ce projet de loi est présenté deux décennies après le retour du multipartisme au Cameroun, trois ans après une promesse du président du Rdpc et à quelques semaines seulement d’une échéance électorale importante. Il survient en outre dans un contexte national et international marqué par : «le débat sur l’illégalité de la candidature de Paul Biya à la prochaine présidentielle, l’exigence, par certains partenaires du Cameroun, d’une élection présidentielle transparente, et surtout la revendication forte, par les forces politiques et sociales, d’une vraie commission électorale, en lieu et place d’Elecam dont la fiabilité en tant qu’organisme neutre de contrôle du processus électoral est vivement contestée».
Par ailleurs, indique le Code, le droit de vote accordé à la diaspora ne pourra de surcroît pas avoir une traduction matérielle d’ici à octobre 2011, compte tenu des délais. Cette loi ne concernant que les élections présidentielles et un éventuel referendum, elle ne pourra donc pas être applicable avant un délai prévisible de 7 ans. «Ce projet apparaît donc clairement comme une diversion de la part du régime sclérosé Rdpc au pouvoir au Cameroun. A moins qu’il ne s’agisse d’un argumentaire en construction pour justifier, le cas échéant, un report du scrutin dont la date est comme toujours confisquée par M. Biya», tranche le Code. L’organisation dénonce et condamne «ces man?uvres de distraction massive visant à tromper la nécessaire vigilance du peuple camerounais en ces temps préélectoraux».

Pour le Code, le problème politique majeur au Cameroun est celui des institutions électorales partisanes et corrompues qui détournent systématiquement le vote des citoyens au profit de Paul Biya, du Rdpc et leurs affidés. «L’urgence démocratique dans notre pays est donc de mettre sur pied un organisme neutre de contrôle des processus électoraux. En effet, le droit de vote des Camerounais de la diaspora, n’a de sens que si ce vote, comme celui des Camerounais de l’intérieur, est valablement comptabilisé et son résultat respecté. Ce qui n’est pas garantit avec Elecam». Il soutient du reste que la loi sur le droit de vote de la diaspora, «discuté à la va-vite et non couplé à la double nationalité, galvaude totalement la revendication du Code».
Adoptée dernier à l’Assemblée nationale, la loi sur le vote de la diaspora vise, d’après le gouvernement, à «consolider la démocratie en favorisant la pleine expression de la souveraineté nationale à travers la participation des Camerounais de l’étranger à l’élection du président de la République et au referendum». Les opérations électorales seront conduites de bout en bout par Elecam.
Mais, d’autres voix s’étaient déjà élevées, pour critiquer ce droit de vote qui n’aurait pas de sens sans la double nationalité. Un Camerounais résidant au Canada a ainsi indiqué à Mutations que «90% de compatriotes vivant à l’étranger ont la double nationalité. Ce qui les exclue d’office de l’exercice du vote concédé». Selon des chiffres non officiels, la diaspora camerounaise est évaluée à 4 millions de personnes.

Georges Alain Boyomo

5 juillet 2011

l'Appel du Peuple: Le CODE et la Diaspora demandent à Paul Biya de ne pas se présenter à la présidentielle!

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L’Appel de Bruxelles
Motion adoptée suite à la rencontre du 02 juillet 2011 à Bruxelles sur les élections au Cameroun

Réunis à Bruxelles, ce samedi 02 Juillet 2011 à l’initiative du CODE, des ressortissants camerounais et des amis du Cameroun, venus de plusieurs pays d’Europe (France, Belgique, Allemagne, Luxembourg), se sont penchés sur la situation politique du Cameroun.

Etaient présentes parmi les organisations associées à cette initiative du CODE, le Cercle Félix Moumié (CFM), le Conseil National pour la Résistance/Mouvement Umnyobiste (CNR-MUN), le Front pour l’Evolution de la République (FER), l’Union des Populations du Cameroun (UPC) et la Plate-forme de Veille et d’Action du Gabon (PVA - Gabon).

Après une analyse minutieuse de la situation politique et notamment des conditions de la tenue de la prochaine élection présidentielle au Cameroun :

- Considérant que tout le processus électoral est confisqué par le gouvernement RDPC qui persiste à utiliser ELECAM, organe dirigé par des personnalités douteuses et inféodé au parti-Etat RDPC ;

- Considérant que les populations, malgré leur soif de changement maintes fois manifestée, refusent de s’inscrire sur les listes électorales, indiquant par ce geste leur désapprobation de ce système électoral frauduleux qui empêche toute possibilité de changement par les urnes ;

- Considérant que l’autocrate Paul Barthélemy Biya prépare l’annonce de sa candidature en commanditant, avec l’argent du contribuable, des motions de soutien clientélistes, au lieu de répondre favorablement aux appels incessants des personnalités morales et politiques nationales et internationales qui lui demandent de ne plus se porter candidat après un si long règne ;

- Considérant que le bilan des 29 ans de règne de M. Biya est totalement catastrophique et a plongé le pays dans une misère sans précédent, poussant la jeunesse camerounaise vers l’exil ;

- S’insurgeant contre l’instrumentalisation des universités et des organisations d’artistes à des fins politiciennes ;
Les participants à la réunion de Bruxelles, déterminés à s’opposer cette fois-ci avec encore plus de force à la énième mascarade électorale en cours de préparation :

Appellent tous les Camerounais où qu’ils soient, à engager toute action possible pour obtenir :

1-Que M. Paul Barthélemy Biya renonce à se présenter à toute élection à venir au Cameroun;

2-Qu'aucune élection n’ait plus lieu au Cameroun tant qu’une véritable Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), reconnue par tous les partis politiques et la société civile et indépendante du pouvoir RDPC, ne sera pas mise sur pied ;

Enfin, les participants appellent les Camerounais à transformer toute mascarade électorale qui se tiendrait malgré tout en une campagne de résistance par un boycott actif et citoyen et par une abstention massive.

Fait à Bruxelles, le samedi 02 juillet 2011

Les Organisations associées
 Le CODE
 Les Participants
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28 juin 2011

Le CODE mobilise à Bruxelles contre la mascarade électorale au Cameroun: Samedi 02 juillet 2011 à 15 heures!

Resister contre la Dictature et la confiscation du pouvoir au Cameroun

 

Samedi 02 Juillet 2011 à Bruxelles

          Salle Elzenhof, 15H00

 Alors qu’aucune condition n’est remplie pour faire du processus électoral un minimum-minimorum de démocratie, la préparation de la prochaine forfaiture électorale au Cameroun se prépare bon train.

C'est dans ce contexte que de nombreux camerounais font acte de candidature et/ou s’agitent en vue de se présenter à cette « élection ». Pendant ce temps, d’autres luttent pour améliorer le processus électoral et font de cette amélioration un préalable à la tenue d’une élection.

Les uns et les autres ont-il les moyens de faire échec au plan du dictateur, bien connu de tous, à savoir :

- le dictateur va se présenter malgré les débats intellectuels qui agitent certains ;

- il ne va pas reporter l’élection présidentielle ;

- il va tricher pour la « gagner », comme les nombreuses autres fois.

 C’est pour examiner ensemble comment contribuer à faire enfin triompher la démocratie et les choix du peuple camerounais,

que le CODE vous propose de nous réunir ce samedi 02 juillet 2011 à Bruxelles sur le thème :

 

MASCARADE PRESIDENTIELLE DE 2011 :

RESISTER A LA CONFISCATION DU POUVOIR PAR P. BIYA.

 

AU PROGRAMME

 15H00 – 17H00 : Panel 1 :                           Peuples africains face au « monde »

1- Régis ESSONO (PVA-Gabon) :       Les leçons de la crise ivoirienne pour les peuples africains francophones.

2- G. TENE SOP (CNR-MUN/CODE) : La communauté internationale contribue-t-elle à l’avancée de la démocratie en Afrique ?

3- Yves BENG (UPC) :            Quels soutiens extérieurs pour la libération du peuple camerounais ?

 

Modérateur : EMEH ELONG (CODE)

 

 17H00 – 17H30 :                          Animation musicale & dédicace avec

                                                           Yves BENG (http://djembekadon.fr/)

 

17H40 – 19H40 : Panel 2 :                      Elections véritables & démocratie sous l’autocratie

1-   Samuel NJUFOM (UPC) :Des élections démocratiques peuvent-elles se tenir au Cameroun en 2011

2-  Guy-Simon NGAKAM (FER) :  Les pistes d’une résistance victorieuse contre l’autocratie RDPC-Biya.

3-  Patrice NDJOUMI (CFM/CODE) :   Le rôle de la diaspora dans le soutien au peuple camerounais.


 Modérateur : Moïse ESSOH (CODE)

 Par panel :      Introduction de 45 min (15 min/intervenant)       

Débat avec le public : 1H15

 19H40 – 20H00 : Conclusions de la journée – Drink final

 

Pour info et large diffusion.
1 juin 2011

Lettre ouverte au journal « Le Monde » : toute publicité est-elle acceptable ?

 

C’est avec indignation que nous avons pris connaissance des articles concernant le Cameroun et publiés dans votre journal daté du DATE. Quand bien même vous avez pris la précaution de les faire figurer dans une rubrique intitulée « Publicité », la présence de tous ces articles dans un journal tel que le vôtre fait de tout ce qui y est écrit, une information.

Nous ne doutons pas que les médias et principalement la presse écrite soit soumis à une forte pression financière. Cependant, cela suffit-il à justifier qu’un journal de votre trempe fasse la publicité d’un dictateur ? Car M. Paul Barthélemy Biya, 80 ans dont bientôt 29 passés à la tête de l’Etat camerounais, n’est pas un moins classique dictateur que d’autres chefs d’Etat que vous avez déjà qualifiés comme tels dans votre journal.

Les informations pouvant étayer cette affirmation ne manquent pas et ne peuvent pas vous échapper.

Par ailleurs, vous ne pouvez pas ignorer le contexte dans lequel paraissent ces malheureuses pages de « publicité », à savoir que d’une part, le 20 mai est la fête nationale du Cameroun, à l’occasion de laquelle le dictateur Biya a invité, aux frais du contribuable camerounais, une quinzaine de journalistes. D’autre part, une élection présidentielle est censée se tenir en octobre de cette année 2011. Pour pouvoir encore se représenter une énième fois à sa propre succession, le dictateur Paul Biya a fait réprimer dans le sang, en février 2008, une révolte populaire contre la modification constitutionnelle qui supprimait la limitation des mandats présidentiels : plus de 200 morts en 3 jours. Nulle part dans les répressions en cours dans certains pays « arabes », une telle densité de tueries n’a été observée. Lors de son voyage officiel en juillet 2009 en France, nous avons pu alerter l’opinion et la presse françaises sur la nature du régime camerounais et le vrai visage de son chef. Certains de vos confrères eurent alors la courageuse attitude de dénoncer la présence, dans leur journal, d’un publi-reportage sur M. Biya et son régime.

 

Alors que les principaux responsables des pays démocratiques appellent des dictateurs comme M. Biya à quitter pacifiquement le pouvoir, alors que les peuples continuent d’exprimer, selon leur degré de liberté, leur aspiration à de véritables démocraties, il est regrettable que pour quelques euros de plus (même s’ils étaient des millions), vous consentiez à faire paraître comme fréquentable, apprécié de son peuple et donc rééligible, un homme qui verse sans scrupule le sang de la jeunesse camerounaise, et dont la très grande majorité du peuple n’a qu’une envie, c’est de tourner la page de son passage à la tête de leur pays.

 

Nous espérons donc que l’information, la vraie, complète, courageuse et non commerciale, reprendra ses droits dans votre journal et que vos lecteurs auront droit à la partie cachée de l’iceberg de la gestion criminelle, gabegique et calamiteuse du régime de M Biya.

 

 

Pour le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise (CODE),

M. Moïse ESSOH

23 décembre 2010

Côte d’Ivoire : la France pyromane ne doit pas jouer au pompier

 


L’association Survie rappelle que la France porte une grande responsabilité dans la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis 8 ans. Malgré ce que prétendent l’ONU et les puissances occidentales, les conditions n’étaient pas réunies pour éviter une large fraude, particulièrement au Nord du pays. La seule issue semble désormais l’apaisement entre les deux camps et non l’affirmation de la victoire de l’un sur l’autre. La France doit procéder au retrait de son opération militaire au profit de troupes internationales sous commandement onusien.

Pour la première fois de leur histoire, les citoyens ivoiriens ont voté dans une élection présidentielle véritablement pluraliste et ouverte. Malgré des conditions extrêmement défavorables, la participation fut massive. Mais depuis trois semaines, la Côte d’Ivoire est séquestrée par « deux présidents ». Tandis que l’un, Laurent Gbagbo, se crispe sur son pouvoir, la « communauté internationale » est en passe d’imposer l’autre, Alassane Ouattara, aux Ivoiriens.

Pour cerner l’immense responsabilité de la diplomatie française dans l’impasse que vit actuellement la Côte d’Ivoire, il est nécessaire de poser quelques jalons historiques.

À l’automne 2002, l’Élysée refuse l’application des accords de défense à une Côte d’Ivoire en proie à une rébellion armée approvisionnée par un pays voisin. Au contraire, un cessez-le-feu est imposé, entérinant la partition du pays.

En janvier 2003, lors des accords de Marcoussis, la diplomatie française impose l’entrée des rebelles dans le gouvernement ivoirien. À Abidjan, des manifestants refusent que les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur soient confiés aux rebelles, comme le prévoyait l’exécutif français.

En novembre 2004, un engrenage tourne au drame. Au cours d’une offensive aérienne de l’armée ivoirienne sur les zones rebelles, neuf soldats français de l’opération Licorne et un civil américain trouvent la mort. Craignant un putsch orchestré par l’armée française après qu’elle a détruit l’aviation militaire ivoirienne, des manifestants envahissent certains quartiers d’Abidjan. L’armée française tire sur des manifestants, faisant plus de soixante morts.

Les accords de Pretoria d’avril 2005 calquent la structure de la Commission Électorale Indépendante (CEI) sur le plan de table des négociations de Marcoussis, aboutissant à une surreprésentation des rebelles, assurant aux partis d’opposition une large majorité[1]. Dans la foulée, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) est créé à Paris, réconciliant deux anciens ennemis[2], Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, autour d’un accord électoral destiné à assurer la victoire de l’un des deux sur Laurent Gbagbo. L’Union Européenne impulse, à travers les Nations Unies, un Programme d’Appui aux Processus Électoraux dont la CEI est le principal bénéficiaire. Le descriptif de ce programme[3] laissait déjà augurer un passage en force :

« Pour les prochaines échéances électorales, il est à prévoir que le problème de confiance se posera avec une acuité encore plus grande et exigera le recours à des pouvoirs décisionnels exceptionnels pour contrecarrer l’incapacité d’atteindre des consensus politiques en temps utile. »

Début 2007, depuis Ouagadougou, Michel de Bonnecorse, chef de la cellule africaine de l’Élysée sous Jacques Chirac, annonce que la fin de la rébellion n’est pas un préalable aux élections[4]. Quelques semaines plus tard, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, leader de la rébellion, et Blaise Compaoré, président du Burkina, signent les accords de Ouagadougou : Guillaume Soro devient premier ministre. Fin 2007, un accord complémentaire a pour unique objet de confier à la société française Sagem Sécurité le volet technique de l’élaboration des listes électorales[5].

Ce 2 décembre 2010, le Conseil Constitutionnel ivoirien, essentiellement favorable à Laurent Gbagbo, constate l’expiration du délai imparti à la CEI pour annoncer les résultats provisoires. En effet, la CEI a échoué à trouver un consensus sur l’ampleur d’irrégularités dans le scrutin. Le président de la CEI Youssouf Bakayoko se rend alors au Golf Hôtel, où se trouvent déjà Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Guillaume Soro, le représentant du secrétaire général de l’ONU et les ambassadeurs français et américain. Ces derniers lui promettent protection jusqu’à l’aéroport, en échange de la proclamation de résultats. Bakayoko annonce la victoire de Alassane Ouattara devant les caméras occidentales. Le lendemain, le Conseil Constitutionnel annonce l’invalidation du scrutin dans sept départements de la zone contrôlée par les rebelles et la victoire de Laurent Gbagbo.

Prétendre organiser une élection satisfaisante sans mettre fin à la partition du pays[6] était absurde. On s’étonne qu’aucune autorité internationale ne l’ait exigé sérieusement. Malgré les énormes moyens mis en œuvre, le scrutin n’a pas offert les garanties brandies par l’ONU.

Croire que l’élection présidentielle sortirait la Côte d’Ivoire de la crise était un leurre. Aucun des candidats du second tour ne sera capable à lui seul de guérir la société ivoirienne de ses plaies. Ni Alassane Ouattara, l’économiste libéral qui a fait carrière dans les grandes institutions financières internationales, l’adepte des privatisations, des coupes dans les budgets sociaux et autres plans d’ajustement structurel, l’ami très apprécié de l’Élysée. Ni Laurent Gbagbo, le socialiste devenu rapidement allié des grands groupes français, le nationaliste souvent - et sans doute volontairement - ambigu.

Il est urgent que les initiatives d’apaisement soient privilégiées[7]. Si la « communauté internationale » a une once de bon sens, c’est dans cette voie qu’elle doit pousser les acteurs de cette crise et non dans le refus de voir la réalité et dans l’illusion qu’on peut imposer une solution de force à un pays divisé. Le risque est de plonger la Côte d’Ivoire dans la violence.

Nous demandons que tout soit fait, à commencer par le retrait de l’opération Licorne au profit d’un renforcement de l’ONUCI, pour la réconciliation des Ivoiriens et non pour assurer la victoire d’un camp sur l’autre, ce qui serait lourd de menaces pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.

Contact presse :

Stéphanie Dubois de Prisque - Chargée de communication

stephanie.duboisdeprisque(a)survie.org

01 44 61 03 25

06 89 31 17 18

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8 novembre 2010

06 novembre 2010 à Paris: Motion du RDPC et Contre-Motion du CODE à Paul Biya: Entre célébration et commémoration!!!

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«Motion de désolidarisation» à l’endroit de Monsieur Paul Biya au Pouvoir depuis 28 ans au Cameroun

Considérant que vous êtes arrivé au pouvoir le 06 novembre 1982 avec comme mots d’ordre «Rigueur, Moralisation et Démocratie»;

Considérant qu’en 28 ans de règne, vous avez commis le triste exploit de transformer ce pays prospère, autosuffisant alimentaire et en voie de développement, en un «Pays Corrompu Pauvre et Très Endetté» dont 60% de la population vit avec moins de 500 FCFA par jour, pendant qu’une  partie de nos compatriotes ne survit que grâce aux colis alimentaires du Programme Alimentaire Mondial (PAM);

Considérant que votre long et périlleux règne à la tête de notre pays n’a semé que la ruine, la désolation, la mort et la désillusion pour notre peuple et de sa jeunesse;

Considérant que vous manquez totalement de crédibilité lorsque, à l’âge de 76 ans et après 28 ans de règne, vous vous découvrez subitement, comme par magie, de «grandes ambitions» pour le Cameroun, alors même qu’il vous en manquait lorsque vous étiez plus jeunes et tout au long de votre règne;

Considérant que chaque année, vous passez en tout plus de 10 mois hors de votre bureau, en vous prélassant notamment à l’Hôtel Continental à Genève et dans votre Ranch de Mvomeka, à vous reposer paresseusement et à jouer au «Songo’o» en buvant du vin de palme;

Considérant que malgré votre bilan lourdement négatif et criminel, au nom de vos «grandes ambitions» illusoires et dérisoires, vous avez l’intention suicidaire de prolonger votre règne apocalyptique à la tête de notre pays par un simulacre d’élection en 2011;

Nous:

Citoyens camerounais de la Diaspora, réunis à la Place du Trocadéro à Paris en France, à l’initiative du CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise), pour commémorer le 28ième anniversaire de votre hold-up sur notre pays;

- Vous déclarons incompétent et jugeons vos «grandes ambitions»  démagogiques, dérisoires et illusoires ;

- Tenons à nous démarquer clairement et à nous désolidariser de façon radicale, de tout ces  « Appels » et autres « Motions de soutien » que vous suscitez malhonnêtement à coup de milliards, pour justifier votre entêtement suicidaire à vous maintenir au pouvoir contre la volonté de notre peuple;

-Vous mettons fermement en garde, contre ce projet funeste et diabolique et nous vous sommons par la même occasion, de tirer immédiatement toutes les conséquences de vos 28 années de règne soldées par un échec retentissant à tous les niveaux (économique, politique, culturel et social), en vous retirant de la course à toute élection présidentielle à venir.

Fait au Trocadéro à Paris, ce 06 Novembre 2010

 

Les Manifestants, sous la bannière du CODE

 

8 novembre 2010

Manifestations du CODE à Paris pour « commémorer» le 06 Novembre

Le 28e anniversaire de l’arrivée de Paul Biya au pouvoir, le 06 novembre 82, a été célébré à Paris par une manifestation, d’opposants et activistes camerounais, réunis sous la bannière du CODE et amenés par ses leaders que sont Dr Moise Essoh, Dr Patrice Ndjoumi, Tene Sop et Emeh Elong.

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« Paul Biya, à la retraire ! », « 28 ans, ca suffit ! », « Paul Biya, y en a marre », « Paul Biya, criminel ! »,  « Paul Biya , assassin », « Paul Biya, la honte » ou encore « ELECAM , on n’en veut pas », tels sont quelques slogans qu’on pouvait entendre sur la place du Trocadéro, cet après-midi du Samedi 06 novembre, où les militants, sympathisants du CODE ou tout simplement des camerounais de la diaspora, s’étaient donné rendez-vous pour « commémorer l’anniversaire de l’arrivée du dictateur Biya au pouvoir », selon l’expression de Moise Essoh, Secrétaire Exécutif du CODE, venu tout droit de Bruxelles en Belgique pour la circonstance. Le principal mot d’ordre de la manifestation était « 28 ans de malheurs, ça suffit ! Paul Biya, fous le camp» !

 

C’est sous une pluie battante que la manifestation, qui a rassemblé quelques dizaines de personnes, s’est déroulée, dans une ambiance plutôt bon enfant. Loin de décourager les manifestants visiblement très déterminés, l’adversité de la nature semble plutôt booster le moral de ces opposants dont la voix et les cris se font plus forts à mesure que la pluie gagne en intensité, sous les regards interrogateurs de nombreux curieux.

Deux banderoles géantes résumaient les préoccupations des protestataires. Sur la première on pouvait lire «06 novembre 1982 - 06 novembre 2010: 28 ans de désastre et de crimes; Paul Biya, ça suffit !!!», alors que la deuxième appelait à la « dissolution de ELECAM, à la création d’une Commission Electorale Indépendante et à des élections transparentes».

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Diverses allocutions ont ponctué ce rassemblement des opposants de la Diaspora. Morceaux choisis.

Rene Emeh Elong, le chef de file du CODE en France, a tenu à saluer et à féliciter celles et ceux qui sont venus, souvent de très loin (Allemagne, Belgique et de divers département de France, Ndlr), pour manifester malgré la pluie et le mauvais temps en vigueur. Cela montre, ajoutera-t-il, « qu’au delà de la foule, ce qui compte, ce sont des personnes déterminées et prêtes à se sacrifier sous la pluie comme sous le soleil pour que le Cameroun change, en bien». Puis l’orateur, très en verve, de poursuivre « (.. :) vous êtes venus par vos propres moyens; le CODE ne vous a pas distribué de l’argent pour acheter votre participation. Le Rdpc, au contraire, a rassemblé à l’ambassade du Cameroun quelques loubards faméliques, à coup de billets de banques, pour lancer une motion de soutien au dictateur Paul Biya. C’est une honte pour la diaspora, c’est une honte pour notre pays!». Message accueilli par des « Paul Biya, assassin», « Paul Biya, démission »,  !« Paul Biya, y en a marre»!

Moise Essoh, Secrétaire Exécutif du CODE à quant à lui fait le procès des 28 années de Biyaisme. Pour lui, « les mots rigueur, moralisation et ouverture démocratique si chers à Paul Biya en 1982, sont devenus laxisme, gabegie et dictature en 2010 ». Camarades, crie-t-il à tue tête dans son mégaphone, « le pays va mal, il faut que Paul Biya reconnaisse qu’il a échoué et quitte le pouvoir». Jouant avec l’actualité française du moment sur les retraites, il a également ajouté, sous les applaudissements des participants et l’approbation des passants, que « pour un homme de 77 ans et au pouvoir depuis 28 ans, et qui n’a fait que du mal à son pays, il était temps que Paul Biya prenne sa  retraite en attendant d’aller à Kondengui ».

Quant à Guillaume Tene Sop, un autre dirigeant du CODE habitué à ces grand-messes anti-Biya dans la Diaspora, « le 06 novembre 2010 est le dernier 6 novembre que nous commémorons, il y en aura pas d’autres. Je vous le dis, il n’ye n aura pas d’autres. Mais à condition que nous soyons déterminés comme aujourd’hui. Nous chasserons le criminel Paul Biya par tous les moyens et nous le traduirons devant les tribunaux pour qu’il réponde des 28 chefs d’accusation que nous avons contre lui». Pour cet ancien dirigeant du « Parlement Estudiantin », au début des années 90, « Partir comme Mobutu ou Partir comme Diouf, Paul Biya peut encore choisir ». Réponse immédiate des manifestants: « comme Mobutu …» !

C’est complètement trempés par la pluie, mais toujours en forme, que ces opposants camerounais ont quitté la place du Trocadéro par petits groupes. Le Dr Bienvenu Mbongue, venu spécialement de Saint Etienne pour ce meeting, confie sa satisfaction et se dit fier d’avoir « participé à cette manifestation pour faire entendre son opposition à Paul Biya». Patrice Ndjoumi, le responsable des Finances du CODE, révèle quant à lui, que «les mois qui viennent vont être très très chauds, car le CODE accentuera la pression sur le régime corrompu de Biya afin que le 06 novembre 2011 n’ait pas lieu».

Signalons que cette manifestation s’est terminée par une « Motion de désolidarisation » (voir ci-contre) des manifestants à Paul Biya pour inviter le chef d’Etat camerounais à «tirer toutes les conséquences de ses 28 ans d’échec et du désastre économique et social que son règne a apporté au Cameroun».

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Séminaire du CODE sur les élections le samedi 06 Novembre 2010 à Paris.

La manifestation du CODE a été précédée dans la matinée du 06 novembre, par un séminaire sur le thème « L’alternance par les élections en Afrique: le cas du Cameroun», à la bourse du travail de Paris. Ce séminaire a rassemblé autour des dirigeants du CODE, des membres de l’association Survie dont la présidente Odile Biyidi était une des intervenantes, ainsi que  des représentants de la Diaspora togolaise, béninoise, malienne et bien d’autres pays. Il s’agissait selon les organisateurs « d’échanger les expériences et de renforcer des réseaux de résistance contre les dictatures en Afrique et particulièrement au Cameroun ». La veille déjà le vendredi 05 novembre dans l’après-midi, une conférence de presse à la bourse du travail de Paris, avait permis à Moise Essoh, Emeh Elong et Tene Sop, d’échanger avec les représentants des medias sur le bilan des 28 années de règne de Paul Biya et de faire le point sur le processus électoral que ces opposants considèrent comme « frauduleux ».

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Les dirigeants du CODE en conférence de presse le 05 novembre 2010 à Paris

 

Interrogé sur le meeting du Rdpc qui se réunissait à l’Ambassade du Cameroun à Paris, l’activiste Tene Sop confie «le Rdpc a le droit de soutenir Paul Biya. Nous sommes des démocrates, clame-t-il, nous sommes pour le pluralisme politique et d’opinion (…). Mais que le RDPC se réunisse à l’ambassade du Cameroun, qui appartient à tous les camerounais, c’est un grave détournement de biens public ». Puis il révèle que « le CODE enverra dans les prochains jours, une lettre de protestation et de mise en garde à l’Ambassade du Cameroun pour protester contre l’activisme partisan et nauséabond de l’ambassadeur en faveur du RDPC, de même que l’utilisation frauduleuse et illégale des locaux de la chancellerie du Cameroun à Paris, par le parti de Biya alors que le CODE et l’opposition y sont interdits de manifestations».

Le RDPC France soutient Paul Biya et l’appelle à rempiler pour un énième mandat en 2011 !

Pendant que les activistes du CODE criaient leur ras-le-bol sur la place du Trocadéro, les partisans de Paul Biya utilisaient les locaux de la République du Cameroun pour organiser un meeting partisan de soutien à leur champion. Vêtus de pagnes d’écharpes et de casquettes du « grand parti national » et arborant divers gadgets à l’effigie de Paul Biya, quelques dizaines de personnes se réclamant du RDPC, ont pris d’assaut la salle de conférence de l’ambassade du Cameroun à Paris, pour lancer une « Motion de soutien au président Paul Biya ». Dans cette lettre, le RDPC-France dit s’engager à «soutenir la politique des grandes ambitions» de leur président et s’engage à «barrer la route par tous les moyens à tous les ennemis et déstabilisateurs du Cameroun, en particulier ceux de la Diaspora». La Motion se termine par une invitation à Paul Biya « à se porter candidat pour l’élection présidentielle de 2011 au Cameroun».

La marche de soutien initialement prévue par le Rdpc-France, a été finalement annulée en raison de la pluie, ce qui a causé le courroux de quelques militants qui tenaient à marcher malgré la météo. Mengué Marie et Moussinga Eding, se présentant comme militants de la section Rdpc de Paris-Sud, disent ne pas comprendre pourquoi « on ne peut pas marcher sous la pluie ». « Les opposants sont sous la pluie au Trocadéro et tout le monde les voit; Et nous, nous avons peur de la pluie !» fulmine Mengue Marie avant d’ajouter, apparemment déçue «(…) il faut reconnaître que ces opposants nous dépassent; ils ont organisé leur manifestation même sous la pluie, ils ont payé eux même leur transport, alors que nous avons annulé notre marche et attendons qu’on nous donne de l’argent pour nous mobiliser, c’est honteux ! ». « Il y en a qui sont là seulement pour de l’argent et qui ne veulent pas vraiment mouiller le maillot », tonne Marie Mengué, visiblement très remontée contre ses «camarades».

Essama Benoit Joël, Paris 

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«Motion de désolidarisation» à l’endroit de Monsieur Paul Biya au Pouvoir depuis 28 ans au Cameroun

Considérant que vous êtes arrivé au pouvoir le 06 novembre 1982 avec comme mots d’ordre «Rigueur, Moralisation et Démocratie»;

Considérant qu’en 28 ans de règne, vous avez commis le triste exploit de transformer ce pays prospère, autosuffisant alimentaire et en voie de développement, en un «Pays Corrompu Pauvre et Très Endetté» dont 60% de la population vit avec moins de 500 FCFA par jour, pendant qu’une  partie de nos compatriotes ne survit que grâce aux colis alimentaires du Programme Alimentaire Mondial (PAM);

Considérant que votre long et périlleux règne à la tête de notre pays n’a semé que la ruine, la désolation, la mort et la désillusion pour notre peuple et de sa jeunesse;

Considérant que vous manquez totalement de crédibilité lorsque, à l’âge de 76 ans et après 28 ans de règne, vous vous découvrez subitement, comme par magie, de «grandes ambitions» pour le Cameroun, alors même qu’il vous en manquait lorsque vous étiez plus jeunes et tout au long de votre règne;

Considérant que chaque année, vous passez en tout plus de 10 mois hors de votre bureau, en vous prélassant notamment à l’Hôtel Continental à Genève et dans votre Ranch de Mvomeka, à vous reposer paresseusement et à jouer jouant au «Songo’o» en buvant du vin de palme;

Considérant que malgré votre bilan lourdement négatif et criminel, au nom de vos «grandes ambitions» illusoires et dérisoires, vous avez l’intention suicidaire de prolonger votre règne apocalyptique à la tête de notre pays par un simulacre d’élection en 2011;

Nous :

Citoyens camerounais de la Diaspora, réunis à la Place du Trocadéro à Paris en France, à l’initiative du CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise), pour commémorer le 28ième anniversaire de votre hold-up sur notre pays;

- Vous déclarons incompétent et jugeons vos « grandes ambitions »  démagogiques, dérisoires et illusoires ;

- Tenons à nous démarquer clairement et à nous désolidariser de façon radicale, de tout ces  « Appels » et autres « Motions de soutien » que vous suscitez malhonnêtement à coup de milliards, pour justifier votre entêtement suicidaire à vous maintenir au pouvoir contre la volonté de notre peuple; -Vous mettons fermement en garde, contre ce projet funeste et diabolique et nous vous sommons par la même occasion, de tirer immédiatement toutes les conséquences de vos 28 années de règne soldées par un échec retentissant à tous les niveaux (économique, politique, culturel et social), en vous retirant de la course à toute élection présidentielle à venir.

Fait au Trocadéro à Paris, ce 06 Novembre 2010

 

Les Manifestants, sous la bannière du CODE

 

2 novembre 2010

Campagne Publicitaire de Paul Biya à Paris, pour contrer les Manifestations du CODE


Pour contrer la manifestation du CODE le 06 Novembre à Paris, Paul Biya achète des espaces publicitaires sur les champs Elysées

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« Qui est ce Monsieur dont les images tapissent les façades de tous les kiosques sur les Champs Elysées ?», se demande intriguée, une parisienne quinquagenaire, ce matin du 02 novembre. C’est « certainement un roi africain en visite en France», lui répond une autre en s’empressant de se saisir d’un numéro de "Libération" avant de filer, apparemment pressée.

En effet, une image frappe toutes celles et tous ceux qui ont longé ces derniers jours les champs Elysées à Paris, la soit-disante plus belle avenue au monde: les posters géants du dictateur camerounais Paul Biya sont collés à tous les Kiosques le long des Champs Elysées à la Une d’un obscure journal à l’audience confidentielle: les Afriques, qui ne survit que grâce aux nombreux publi-reportages pour le compte de despotes tropicaux corrompus, comme Paul Biya du Cameroun!

Cette campagne d’affichage pour le compte du dictateur camerounais qui intervient précisément en ce moment et à Paris n’est pas le fruit du hasard. Le "grand vacancier"du cameroun ne fait jamais rien pour rien.  Le président camerounais, chef de file de la Francafrique, fête cette semaine en effet, le 06 novembre, le 28e anniversaire de son arrivée au pouvoir. Le CODE, une coalition d’opposants au régime de Paul Biya et basés à l’étranger, a prévu de manifester à cette même date  (le 06 Novembre) au pied de la Tour Eiffeil  à la place du Trocadéro, contre le bilan désastreux de leur président. Bilan caractérisé selon eux, par «une dictature sanguinaire, la confidcation des libertés démocratiques, une corruption systématique, la déliquescence de l’appareil d’Etat et une violation caractérisée des droits de l’Homme », selon le Dr Patrice Ndjoumi, le Secrétaire aux Finances du CODE et l’un des organisateurs de la manifestation anti-Biya à Paris. Rappelons que cette Organisation avait déja donné du fil à retordre au president camerounais lors de sa visite officielle à Paris en juillet 2009, en éclipsant le sejour présidentiel par de très bruyantes manifestations anti-Biya.

C’est donc pour ne pas laisser le champs médiatique libre à ses opposants à Paris que Paul Biya a activé ses réseaux de communication dans l’Hexagone pour essayer de redorer son image en France. La Campagne publicitaires à coup de posters geants sur les champs Elysées participent donc de cette stratégie. En plus les communicateurs au service de Paul Biya auraient acheté des pages de publi-reportages dans quelques journaux français afin de vanter le maigre bilan du locataire du « Palais de l’unité » en 28 ans de pouvoir. Aux frais du contribuable camerounais bien sûr !

 Essama Benoît Joel, à Paris

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Appel à manifester contre le régime antidémocratique

et Dictatorial de Paul Biya

Le 06 Novembre 2010 – 15 H00 – Paris – TROCADERO


06 novembre 1982 – 06 Novembre 2010: 28 ans, ça suffit !!!

Depuis 28 ans, le dictateur sanguinaire Paul Barthélemy BIYA règne en despote absolu sur le Cameroun avec le soutien outrageant des autorités francaises qu'elles soient de Droite ou de Gauche! Le Despote Camerounais se prépare à se maintenir frauduleusement au pouvoir pour continuer son œuvre de destruction nationale.

Lorsque Paul BIYA arrive au pouvoir le 06 Novembre 1982, à la suite d’un coup d’état civil, il affirme « hériter d’un pays stable, riche et prospère ». 28 ans après, Paul BIYA a fait du Cameroun un Pays Corrompu, Pauvre et très Endetté (PCPTE), survivant grâce aux perfusions des institutions internationales. Plus de 70% de la population du Cameroun vit dans une misère indescriptible, qui situation pousse la jeunesse à fuir massivement le pays à la recherche d’un hypothétique eldorado ailleurs. Quelques mois avant sa mort, feu l’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean ZOA pourtant proche du pouvoir politique, comparait la situation du Cameroun à celle d’un «homme tombé entre les mains d’un braqueur» !

Après ces 28 années de pouvoir, marquées par un bilan social, économique et politique totalement catastrophiques, Paul BIYA le roi-fainéant, veut se maintenir au pouvoir par un simulacre d’élection en octobre 2011. Ce qui courir au pays un très grave risque d’implosion socio-politique sur lequel de nombreuses ONG nationales et internationales ont déjà tiré la sonnette d’alarme. ELECAM, chargé de l’organisation de l’élection de 2011, est un organe outrageusement partisan et partial, dirigé par des caciques avérés du RDPC au pouvoir et est de ce fait, totalement disqualifié pour organiser des élections justes et équitables au Cameroun.

Pour protester contre la mascarade électorale qui se prépare en 2011, la confiscation du pouvoir et des libertés démocratiques par Paul BIYA et son clan, le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE), organise une journée de mobilisation générale à Paris, le Samedi 06 Novembre 2010 selon le programme ci-après:

09H - 13H00: Séminaire sur les élections.

 Thème:  La problématique de l’alternance par les élections en Afrique: le cas du Cameroun. 

 Adresse:  Bourse du travail2, Rue du Château d’eau, Paris 10ème (Métro République).

Ce séminaire est connaîtra la participation de représentants associatifs de plusieurs pays africains (Gabon, Congo, Togo, Côte d’ivoire, Mali, etc.) et Français et sera l’occasion d’échanger les expériences sur les processus électoraux de quelques pays africains afin d’en tirer tous les enseignements pour l’élection présidentielle de 2011 au Cameroun.

 15H00 - 17H30: Grande Manifestation - Place du Trocadéro (Métro Trocadéro)

Pour :

- Exiger des conditions démocratiques et transparentes pour l’élection présidentielle de 2011

- Condamner les violations massives des Droits humains et les assassinats de journalistes

- Dénoncer le soutien des autorités françaises à la dictature criminelle au pouvoir au Cameroun

 Mobilisons nous TOUS pour faire du 06 novembre 2010 LE dernier anniversaire du dictateur Paul Biya au pouvoir !!!

«28 ans ça suffit !!! Paul Biya, fous le camp !!!»

« Partir comme Mobutu ou comme Diouf, Biya doit choisir !! »

 

Contact et information: EMEH Elong +33663786227; TENE SOP +491634637140 ; Moise ESSOH: +32493983369 ; Email: tenesop@googlemail.com

 

16 octobre 2010

06 Novembre 2010: 28 ans ça suffit! Le CODE appelle à une journée de mobilisation à Paris contre la dictature au Cameroun

Appel à manifester contre le régime antidémocratique de Paul Biya

Le 06 Novembre 2010 – 15 H00 – Paris – TROCADERO


06 novembre 1982 – 06 Novembre 2010: 28 ans, ça suffit !!!

Depuis 28 ans, le dictateur sanguinaire Paul Barthélemy BIYA règne en despote absolu sur le Cameroun avec le soutien outrageant des autorités francaises qu'elles soient de Droite ou de Gauche! Le Despote Camerounais se prépare à se maintenir frauduleusement au pouvoir pour continuer son œuvre de destruction nationale..

Lorsque Paul BIYA arrive au pouvoir le 06 Novembre 1982, à la suite d’un coup d’état civil, il affirme « hériter d’un pays stable, riche et prospère ». 28 ans après, Paul BIYA a fait du Cameroun un Pays Corrompu, Pauvre et très Endetté (PPCTE), survivant grâce aux perfusions des institutions internationales. Plus de 70% de la population du Cameroun vit dans une misère indescriptible, qui situation pousse la jeunesse à fuir massivement le pays à la recherche d’un hypothétique eldorado ailleurs. Quelques mois avant sa mort, feu l’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean ZOA pourtant proche du pouvoir politique, comparait la situation du Cameroun à celle d’un «homme tombé entre les mains d’un braqueur» !

Après ces 28 années de pouvoir, marquées par un bilan social, économique et politique totalement catastrophiques, Paul BIYA le roi-fainéant, veut se maintenir au pouvoir par un simulacre d’élection en octobre 2011. Ce qui courir au pays un très grave risque d’implosion socio-politique sur lequel de nombreuses ONG nationales et internationales ont déjà tiré la sonnette d’alarme. ELECAM, chargé de l’organisation de l’élection de 2011, est un organe outrageusement partisan et partial, dirigé par des caciques avérés du RDPC au pouvoir et est de ce fait, totalement disqualifié pour organiser des élections justes et équitables au Cameroun.

Pour protester contre la mascarade électorale qui se prépare en 2011, la confiscation du pouvoir et des libertés démocratiques par Paul BIYA et son clan, le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE), organise une journée de mobilisation générale à Paris, le Samedi 06 Novembre 2010 selon le programme ci-après:

09H - 13H00: Séminaire sur les élections.

 Thème:  La problématique de l’alternance par les élections en Afrique: le cas du Cameroun. 

 Adresse:  Bourse du travail2, Rue du Château d’eau, Paris 10ème (Métro République).

Ce séminaire est connaîtra la participation de représentants associatifs de plusieurs pays africains (Gabon, Congo, Togo, Côte d’ivoire, Mali, etc.) et Français et sera l’occasion d’échanger les expériences sur les processus électoraux de quelques pays africains afin d’en tirer tous les enseignements pour l’élection présidentielle de 2011 au Cameroun.

 15H00 - 17H30: Grande Manifestation - Place du Trocadéro (Métro Trocadéro)

Pour :

- Exiger des conditions démocratiques et transparentes pour l’élection présidentielle de 2011

- Condamner les violations massives des Droits humains et les assassinats de journalistes

- Dénoncer le soutien des autorités françaises à la dictature criminelle au pouvoir au Cameroun


 Mobilisons nous TOUS pour faire du 06 novembre 2010 LE dernier anniversaire du dictateur Paul Biya au pouvoir !!!


«28 ans ça suffit !!! Paul Biya, fous le camp !!!»

« Partir comme Mobutu ou comme Diouf, Biya doit choisir !! »

 

Contact et information: EMEH Elong +33663786227; TENE SOP +491634637140 ; Moise ESSOH: +32493983369 ; Email: tenesop@googlemail.com

7 octobre 2010

Mongo BETI, 9 ans déjà...mais plus vivant que jamais!

 

Le 7 Octobre 2001, il quittait la scène qu’il avait marquée de son empreinte littéraire

C’était il y a 9 ans, le 7 Octobre 2001, à l’hôpital général de Douala. Fauché par une insuffisance hépatique et rénale, Mongo Beti cassait sa plume. A 69 ans. Après une vie littéraire et militante bien remplie, marquée par des livres offensifs et mordants, un exil français de près de 30 ans, un retour timoré au pays natal et une fin modeste. Comme il le voulait.

L’enfant de "la révolte muette"
L’histoire porte toute sa signification. Alexandre Biyidi Awala (du vrai nom de Mongo Beti) a seulement 14 ans. Il est élève à l’école secondaire de Mbalmayo. En fin d’année, lors de l’examen, un enseignant de nationalité française propose aux élèves de disserter sur le sujet : Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête et ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu qui est un être très sage ait mis une âme, surtout une bonne âme dans un corps tout noir (Montesquieu, L’Esprit des lois, livre 15, chapitre 5). Il est choqué par le sujet et refuse de disserter. Cela lui vaudra une expulsion de l’école. Frondeur, iconoclaste, polémiste redoutable, Mongo Beti était ainsi.

Alexandre Biyidi Awala, fils d’Oscar Awala et de Régine Alomo, naît le 30 juin 1932 à Akométam, petit village situé à 10 km de Mbalmayo. Après des études primaires à l’école missionnaire de Mbalmayo, et son expulsion de cet établissement, Alexandre Biyidi Awala travaillera pendant un temps dans la plantation des cacaos de ses parents. Il sera admis plus tard au Lycée Leclerc à Yaoundé d’où il sortira bachelier à 19 ans. Suite à cela, en 1951, il s'installe en France pour y poursuivre des études supérieures de Lettres à Aix-en-Provence, puis à la Sorbonne à Paris. Cette France qu’il n’a jamais cessé de critiquer.

               

© africultures.com                
Mongo Beti                  

La France, ma haine et mon amour
Mongo Beti doit beaucoup à la France. Il y a fait ses études, séjourné pendant son exil, enseigné et il a même épousé une française, Odile Tobner devenue Odile Biyidi Awala. Celui qui s’est présenté comme un disciple de Voltaire s’est servi de la langue française comme enseignant puis comme écrivain. À partir de 1958, il occupe différents postes de professeur de lettres en France. En 1959, il est nommé professeur certifié au lycée Henri Avril à Lamballe. Il passe l’agrégation de Lettres classiques en 1966 et enseigne au lycée Corneille de Rouen de cette date jusqu’en 1994. Mais, c’est surtout par son talent d’écrivain qu’il se fait découvrir. Il commence sa carrière littéraire avec la nouvelle Sans haine et sans amour, publiée dans la revue Présence Africaine, en 1953. Un premier roman Ville cruelle, sous le pseudonyme d’Eza Boto suit en 1954, publié aux éditions Présence Africaine. En 1956, il écrit Le Pauvre Christ de Bomba. L’ouvrage fait scandale par la description satirique qui est faite du monde missionnaire et colonial. Paraissent ensuite Mission terminée, 1957 (Prix Sainte Beuve 1958) et Le Roi miraculé, 1958.
Pendant une dizaine d’années, Mongo Beti ne publie rien.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       
Je sais que je suis dur, mais quand on lutte contre des salopards, car je ne peux pas qualifier autrement le néocolonialisme, on ne peut pas être laxiste.
                                                                        
Mongo Béti

Il ne signe son retour dans l’écriture qu’en 1972. Il publie chez Maspero un pamphlet, "Main basse sur le Cameroun", où il dénonce les crimes du néo-colonialisme dans son pays, et particulièrement le président camerounais Ahmadou Ahidjo. Le gouvernement français de l’époque interdit et fait saisir ce livre. Procédure en principe illégale depuis que les lois de la IIIè république ont instauré la liberté de penser et d’expression. Après une longue procédure judiciaire, Mongo Beti et son éditeur François Maspéro obtiennent en 1976 l'annulation de l'arrêté d'interdiction de l’ouvrage. Loin de le décourager, Mongo Beti continue d’écrire et de dénoncer avec fougue et ténacité.

 

               

© africultures.com                
9 ans déjà!

                 

Histoire d’un retour au pays natal
II n’existe pas de plus grande douleur au monde que la perte de sa terre natale confesse Mongo Beti, rentré au Cameroun en 1991 après des dizaines d’années d’exil. Un retour qui n’enlève rien à sa verve militante. Mongo Beti prend sa retraite de professeur et ouvre à Yaoundé la Librairie des Peuples Noirs. Parallèlement, il développe des activités agricoles dans son village d’Akometam. Il crée également plusieurs associations de défense des citoyens et écrit de nombreux articles contre le pouvoir dans la presse camerounaise. En 1997, il publie une Lettre ouverte au Parti Socialiste français en septembre dénonçant l’accueil réservé au président camerounais Paul Biya par l’Elysée et par Matignon en juillet après avoir « une nouvelle fois, applaudi à une mascarade électorale organisée par un dictateur africain [...]. En effet, des élections législatives totalement extravagantes s’étaient déroulées au Cameroun le 17 mai [...]. Au moins les deux tiers du corps électoral potentiel n’ont pu s’inscrire, ou bien, inscrits, se sont vu refuser une carte d’électeur. [...] On ne compte pas les bureaux de vote fictifs. [...] Or, [...] Paul Biya [...], s’apprête à rééditer cette opération, à l’occasion de l’élection présidentielle programmée par lui, unilatéralement [...], le 12 octobre [...] » écrit-il. Très critique vis-à-vis du pouvoir de Yaoundé, jusqu’à la fin de ses jours, il aura refusé que rien, même son souvenir, ne soit mêlé de quelque manière que se soit à un régime qui pour lui est la cause de tous les maux dont souffrent le Cameroun. A sa mort, sa famille, selon les vœux de l’écrivain, a refusé tous les honneurs posthumes émanant de l’establishment camerounais.                                       

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                
Même mort, je ne voudrais pas être petit.
                                                                        
Mongo Beti

Figure hors normes de la « renaissance africaine » du XXe siècle, auteur d'une douzaine de romans qui composent une fresque épique et cocasse retraçant plus de cinquante ans de vie africaine ; polémiste redoutable, aimant à se laisser porter par la passion ; analyste impitoyable, des réalités de son pays natal, le Cameroun, Mongo Beti a laissé à son pays un héritage intellectuel et culturel immense que les nouvelles générations pourront revisiter dans les librairies dont la sienne, la librairie des peuples noirs à Tsinga à Yaoundé. De sa tombe, il doit sans doute se féliciter de son épouse qui, non seulement s’emploie à perpétuer sa mémoire, mais aussi se distingue par un anti-conformisme qui lui ressemblait parfaitement. Au moment où se célèbre ce triste anniversaire, c’est elle qui en porte la douleur. Mais c’est aussi la jeunesse camerounaise, le Cameroun et l’Afrique pour qui le redoutable pamphlétaire n’a cessé de lutter. Pour plus de justice et de liberté.

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